Parmi les raisons invoquées par Alain Juppé pour justifier son renoncement à l'élection présidentielle, il en est une parmi d'autres qui montre combien il a compris l'évolution de l'opinion publique je cite :
Les Parcs naturels régionaux ont été créés par un décret signé par le général De Gaulle en 1967.
50 ans plus tard, la Fédération des Parcs naturels régionaux de France, la Secrétaire d'Etat à la biodiversité et le Président de l'Assemblée des Régions de France ont ouvert ce cinquantenaire dans le Parc naturel régional de la haute vallée de Chevreuse.
Pour en savoir plus, regardez le reportage de TVFil.
Le ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer vient d'attribuer au Parc une subvention exceptionnelle de 355.972 € pour la réalisation de trois projets de développement durable :
La crise qui a frappé l'industrie automobile en 2008 - 2009 est à l'origine d'un tournant majeur de cette industrie, tant en matière de motricité (l'électrique) qu'en matière de développement des automatismes (véhicules autonomes) et des nouveaux usages (autopartage, etc...).
De la terre contre de l’argent, c’est le marché de dupes qui est proposé aux Yvelinois par le département des Hauts de Seine. La preuve ? Dans une interview au journal Le Monde le 16 janvier 2014, Patrick Devedjian affirmait que le 78 « apporterait du foncier disponible que nous n’avons pas ». On ne saurait mieux dire !
Le risque d’une fusion c’est de perdre notre autonomie de décision, de laisser à d’autres le soin de choisir notre organisation et les services que nous voulons rendre à la population, de choisir nos investissements.
Pourquoi ? Parce que le département des Hauts de Seine est beaucoup plus riche et sa population supérieure à la nôtre. Ce seront donc les élus des Hauts de Seine qui arbitreront et décideront, ce sont eux qui auront le dernier mot.
LA DOMINATION ECONOMIQUE DES HAUTS DE SEINE
Elle est inévitable car les recettes fiscales y sont beaucoup plus élevées : 602€ par habitant en 2017 contre 383€ pour les Yvelines.
Une différence qui s’explique par la recette de la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (la CVAE), beaucoup plus élevée dans les Hauts de Seine, alors que la recette de la taxe sur le foncier bâti est très légèrement supérieure dans les Yvelines après l’augmentation de 65% intervenue en 2016. (voir ma note)
Le département des Yvelines ne peut pas espérer combler l’écart et il sera donc toujours dépendant du bon vouloir des élus du 92 dont il n’est pas certain qu’ils aient envie de partager leur gâteau.
Quant aux dépenses de fonctionnement, elles s’élèvent à 1091€ par habitant contre 638€ par habitant dans les Yvelines. Les Altoséquanais sont-ils prêts à réduire leur train de vie au profit des Yvelinois ? Autant croire au Père Noël !
LA DOMINATION POLITIQUE DES HAUTS DE SEINE
Le département des Hauts de Seine compte 46 conseillers départementaux contre 42 pour les Yvelines. En cas de fusion les élus du 92 seront donc toujours majoritaires car le découpage cantonal s’appuie sur la population.
Or il peut y avoir des arbitrages à faire entre des intérêts divergents et on voit mal les élus des Hauts de Seine sacrifier leurs intérêts sur l’autel de l’union.
DEUX GAGNANTS
A coup sûr, les vrais gagnants de cette fusion seraient les deux présidents qui se sont déjà partagé le gâteau : Pierre Bédier est devenu président de Citallios le 7 septembre 2016, l’une des plus importantes sociétés d’économie mixte de France issue de la récente fusion de 4 SEM du 78 et du 92, tandis que Patrick Devedjian devrait prendre la présidence du nouveau département issu de la fusion.
Mais où est l’intérêt des Yvelinois dans cette opération unique en France ? Nulle part !
Ce projet de fusion est en réalité une O.P.A. du 92 sur le 78 avec la complicité active de Pierre Bédier qui a soigneusement dissimulé ses intentions au moment des élections départementales de 2015 alors qu’il préparait déjà le sabordage du navire avec Patrick Devedjian comme l’atteste son interview au journal Le Monde.
J’espère ardemment que mes collègues auront le courage de refuser ce marché de dupes qui ne simplifierait pas le mille-feuilles territorial.
Si les Yvelines et les Hauts de Seine fusionnent, les impôts seront les mêmes sur l’ensemble du territoire.
Or le 1er décembre dernier, Patrick Devedjian a justifié l’augmentation de la taxe foncière de 65% dans le département des Yvelines par la faiblesse des valeurs locatives de notre département comparées à celles des Hauts de Seine.
La réponse de Patrick Devedjian, président de l'établissement public interdépartemental 78/92, à mes interrogations sur la fiscalité :
"Je voulais juste apporter une observation (...) s'agissant de la disparité des taux d'imposition.
Il ne faut pas seulement regarder les choses au niveau des taux, il faut en réalité comparer ce qui est payé par chaque contribuable. Or, la recette fiscale par habitant dans les Hauts de Seine est élevée. Donc, ce n'est pas le taux qui traduit cela, c'est la base contributive. La base contributive dans les Hauts de Seine est beaucoup plus élevée, donc le taux est plus bas; dans les Yvelines, la base contributive est plus faible et le taux est plus élevé. Si on veut faire une comparaison qui soit équitable, c'est sur ce qui est payé par les uns et par les autres qu'il faut la faire."
Si la convergence fiscale consiste seulement à augmenter les impôts, il y a de quoi avoir des inquiétudes mais qu’en est-il vraiment ?
ANNEE 2017 | Yvelines | Hauts de Seine |
Dépenses de fonctionnement |
638 | 1 091 |
Produit de la taxe foncière sur le foncier bâti |
324 129 722 | 317 565 000 |
CVAE et compensation CRIF | 227 000 000 | 662 932 080 |
Produit des impôts directs (en millions €) |
572 | |
Produit des impôts directs par habitant (en €) |
383 | 602 |
Taxe sur le Foncier bâti (en millions €) |
324 | 317 |
Taux Foncier bâti i |
12,58% | 7,08% |
Produit TFB par habitant (en €) | 223 | 197 |
Si on raisonne à l’échelon du contribuable comme m’y a invité Patrick Devedjian, on constate que l’augmentation de 65% de la taxe foncière yvelinoise a en réalité creusé l’écart entre les deux départements au lieu de les rapprocher...
Pour un appartement situé dans un bel immeuble construit dans les années 1970, en bon état et proche du centre-ville, la taxe foncière départementale 2016 est de 201€ pour 60 m2 à Boulogne, de 358€ pour 65 m2 à Vélizy et de 443€ pour 72 m2 à La Celle Saint Cloud.
Au m2 cela fait 3,35€ à Boulogne, 5,50€ à Vélizy et 6,15€ à La Celle Saint Cloud soit un écart de 54% en défaveur des Yvelines (à rapprocher de l’augmentation de 65% de la taxe).
A l’échelon du contribuable, il est donc faux de dire que le département des Yvelines devait relever le taux de la taxe foncière pour converger avec les Hauts de Seine. Au contraire, les impôts étaient proches avant l’augmentation massive de 2016 et nous avons creusé l’écart !
En cas de fusion, il resterait donc deux hypothèses de base :
1) Un réalignement du taux de la taxe foncière sur celui des Hauts de Seine en comptant sur la solidarité des contribuables du 92 pour partager le gâteau… Mais ce n’est qu’une hypothèse d’école car je ne crois plus au Père Noël !
2) L’autre hypothèse serait d’aligner le taux de la taxe foncière des Hauts de Seine sur celle des Yvelines… De quoi réjouir les contribuables du 92 !
J’ai fait ces calculs avec des moyens artisanaux et j’en mesure les limites.
Mais cela vaut encore mieux que le silence assourdissant qui entoure cette question fondamentale de la fiscalité qui concerne non seulement les habitants, mais aussi la compétitivité des entreprises et l’attractivité de nos territoires respectifs qui peuvent être concurrents comme La Défense et Saint Quentin en Yvelines-Vélizy. Ne l’oublions pas, la fiscalité est aussi un outil d’aménagement du territoire.
Quant aux naïfs qui voient dans la fusion une mesure de simplification administrative, ils feraient bien d’y réfléchir à deux fois comme le prouve la complexité des clés de répartition du financement des premiers services mutualisés. Les intercommunalités ont-elles permis de réduire les coûts ? Non.
Les deux présidents disposent de services très compétents et je suis persuadé qu’ils ont déjà réfléchi à l’évolution de la fiscalité, pourquoi ne partagent-ils pas leurs informations avec les élus de leurs Assemblées ? L’opacité est une méthode de gouvernement d’un autre âge et l’heure est à la transparence.
La question de fond reste simple : pourquoi faut-il marier deux des départements les plus riches de France ? S’il s’agit de se construire un fief contre la Région (Pierre Bédier) ou contre la Métropole (Patrick Devedjian), où est l’intérêt général ?.
Avec un budget de 1 milliard 298 millions d’euros dont 969 en fonctionnement et 329 en investissement, et une capacité d’autofinancement de 170 millions, la situation financière du département est satisfaisante.
UN CHOIX POLITIQUE : INVESTIR
C’est au prix d’un effort fiscal considérable qui a touché les particuliers comme les entreprises depuis l’an dernier puisque le produit des impositions directes départementales s’établit désormais à 383€ par habitant alors que la moyenne nationale est de 351€ par habitant.
C’est un choix politique puisque les dépenses d’équipement s’élèvent à 122€ par habitant contre une moyenne nationale de 100€. L’autofinancement s’élève à 49% des dépenses réelles d’investissement et la dette est encore raisonnable à 250€ par habitant.
C’est la conséquence d’une Dotation Globale de Fonctionnement qui nous pénalise lourdement puisqu’elle s’élève à 14€ par habitant contre une moyenne nationale de 144€. Ce faible montant de la DGF est le fruit d’un mode de calcul inique qui, je l’espère, sera révisé à la suite de l’alternance politique que nous appelons de nos vœux. En toute hypothèse, la DGF devrait augmenter mécaniquement en 2018 en raison de son mode de calcul qui prendra en compte l'augmentation massive des impôts.
J’observe que le débat d’orientation budgétaire n’a pas été inutile. La taxe foncière n’augmente plus en euros constants et la CVAE et sa compensation sont bien inscrites au budget ainsi que notre participation au STIF.
La question essentielle de la diminution du taux de la taxe foncière aurait pu être débattue dès cette année grâce notamment à l’augmentation importante des recettes, une vingtaine de millions d’euros, de la taxe additionnelle sur les droits de mutation. Mais on peut différer ce débat d’une année si cet argent sert à développer utilement les investissements pour dynamiser l’économie, améliorer l’attractivité du territoire et la qualité des services rendus à la population.
DES DEPENSES DE FONCTIONNEMENT MAÎTRISEES
La maîtrise des dépenses de fonctionnement est satisfaisante, mais il existe encore des gisements d’économie quand je vois 215.900€ pour les fêtes et réceptions et 609.000€ pour les voyages et déplacements. Des montants excessifs dans une période où le Conseil départemental demande des efforts d’économie à tous ses partenaires et je n’ai pas voté les crédits afférents (articles 6232, 6234 et 6251). Comme je n’ai pas voté la délibération attribuant 860.000€ (+ 107.166€ d’aides en nature) à la coopération décentralisée.
Le président m’a répondu que ma position remettait en cause la fête du personnel (?), mais il s’est bien gardé d’évoquer les réceptions au domaine de madame Elisabeth ou son prochain voyage à Hong Kong (dans quel but ?).
INVESTISSEMENTS : MIEUX DEFINIR LES PRIORITES
Voilà le sujet essentiel et comme le disait Margaret Thatcher « I want my money back » pour le sud-Yvelines.
Je veux dire par là que tous les contribuables yvelinois doivent pouvoir constater le bon usage qui est fait de leurs impôts par une réelle amélioration de leurs conditions de vie ou de leur cadre de vie, notamment en matière de transport (routes et transports en commun comme le tramway T6), d’enseignement (collèges) et d’équipements communaux ou intercommunaux.
Ce qui suppose que les investissements soient équitablement répartis sur l’ensemble du département, or j’ai le sentiment qu’il y a aujourd’hui deux poids et deux mesures et je ne suis pas le seul.
Quelques exemples précis :
Le département a dépensé 16,5 millions d’euros (12 millions hors subventions) pour le Parc du Peuple de l’Herbe à Carrières sous Poissy (113 ha) alors qu’il n’y a aucun investissement sur le château de la Madeleine qui accueille 60.000 visiteurs par an et qui se dégrade tous les jours un peu plus depuis plus de 20 ans !
Le président m’a répondu que la décision avait été prise du temps de son prédécesseur, ce qui est exact. Mais que sont devenus les 5 millions destinés au château de la Madeleine ? Deux poids, deux mesures…
Quant aux contrats ruraux, leur enveloppe est bien modeste en comparaison avec une autorisation de programme de 3,4 millions d’euros pour la période 2017 à 2022.
La rénovation lourde du collège de Magny les Hameaux, prévue pourtant de longue date, est sans cesse repoussée alors que ce collège est vétuste. Peut-on continuer de construire des établissements rutilants quand d’autres attendent de fonctionner dans de bonnes conditions car l’architecture intérieure, les pratiques pédagogiques et la sécurité ont beaucoup changé en 40 ans ?
Deux poids, deux mesures…
Enfin, il n’y a pas de grands investissements routiers dans le sud du département (sauf à Trappes où le département apporte 10 millions sur 95 millions) alors qu’il y a des besoins avérés depuis longtemps.
C’est le cas de la RN10, un axe qui supporte plus de 70.000 véhicules/jour, où il est plus qu’urgent de réaménager les carrefours à feux de Coignières et des Essarts le Roi avec les routes départementales après des décennies d’inaction. L’enfouissement de la RN10 à Trappes n’est qu’un début car c’est la fluidité sur tout l’itinéraire qui doit être améliorée.
C’est aussi le cas à Voisins le Bretonneux aux intersections entre la RD91 et la RD36, avec des embouteillages liés aux migrations pendulaires dont pâtissent les riverains et les usagers.
Mais on trouvera peut-être une solution à ces problèmes dans le cadre du plan de résorption des points noirs routiers proposé par Valérie Pécresse au département.
Pierre Bédier m’a répondu par une pirouette ironique : il a fait remarquer qu’il était prêt à financer des travaux de modernisation du réseau ferré… sans répondre sur le fond ! Utile bien sûr, mais c’est surtout se moquer des dizaines de milliers d’automobilistes qui subissent les embouteillages quotidiens, alors que le département finance ailleurs des travaux routiers d’importance majeure comme à Montesson, Plaisir ou Saint Nom la Bretèche…
Deux poids, deux mesures…
Par souci d’efficacité et d’équité, les investissements du département doivent être mieux hiérarchisés et débattus par l’Assemblée, selon des critères aussi objectifs que possible comme par exemple la fréquentation, afin de satisfaire au mieux les besoins de la population.
Il faut sortir des choix discrétionnaires.
Selon le président du Conseil départemental des Yvelines, Pierre Bédier, notre département n'aurait pas d'autre issue que de se marier rapidement avec les Hauts de Seine pour avoir les moyens de dynamiser son territoire. La fusion serait donc inéluctable.
Elections départementales 2015
La loi ALUR (Yvelines Première)
Les Yvelines et l'aéronautique
Budget 2012
Empreinte écologique