Après la chute du mur de Berlin en 1989, les pays de l'Union européenne ont fait le choix d'élargir rapidement l'Union aux anciens "pays de l'Est" pour les ancrer à l'Ouest en leur faisant partager nos libertés politiques et économiques.
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Après la chute du mur de Berlin en 1989, les pays de l'Union européenne ont fait le choix d'élargir rapidement l'Union aux anciens "pays de l'Est" pour les ancrer à l'Ouest en leur faisant partager nos libertés politiques et économiques.
A l'origine, la création des intercommunalités avait pour but principal de réduire les dépenses publiques grâce à des économies d'échelle et à la mutualisation des moyens.
On sait ce qu'il en est advenu. Non seulement les intercommunalités n'ont pas fait d'économies, mais elles sont devenues une source de dépenses supplémentaires car elles ont créé de nouvelles structures afin de mettre en place de nouveaux services, parfois pour justifier leur existence.
Les maires de la vallée de Chevreuse, eux, ont fait preuve jusqu'ici d'une grande sagesse, une sagesse qui suscite parfois sourires voire moqueries dans le petit monde des élus qui se flattent de leur (coûteux) dynamisme.
Et si les élus de la vallée de Chevreuse étaient dans le vrai ? Et si on commençait par faire de vraies économies quitte à les réinvestir dans de nouveaux projets à l'avenir ? Ce ne serait qu'un retour aux sources de la réforme territoriale.
Pour y parvenir, il suffirait de dépasser les égoïsmes de clocher et d'accepter de partager les moyens pour réduire les dépenses. Des exemples ? Pourquoi ne pas mutualiser l'instruction des permis de construire en formant un service d'instruction commun avec les personnels compétents qui sont déjà là ? Pourquoi ne pas mutualiser tous les achats de produits et de services au sein d'un service unique ? Pourquoi ne pas créer un service commun de gestion des ressources humaines ? Etc...
Autant de gisements d'économies qui permettraient d'éviter d'alourdir inutilement les impôts et de cofinancer de nouveaux services comme le très haut débit internet tant attendu par tous.
En agissant ainsi, l'intercommunalité retrouverait sa vraie raison d'être au moment où les collectivités locales doivent aussi contribuer à l'effort de redressement des finances publiques de notre pays.
Il faut être bien naïf ou hypocrite pour croire ou faire croire qu'une alternance politique permettrait aux collectivités locales de s'affranchir de cet effort alors que le retour à l'équilibre budgétaire de l'Etat est une priorité nationale face à une dette abyssale de plus de 2000 milliards d'euros dont une légère remontée des taux d'intérêt suffirait à plonger le pays dans une crise majeure.
Pour ma part, je suis prêt à aider les maires à aller de l'avant. Le Parc naturel régional nous offre déjà un aperçu de ce que peut produire la mutualisation en matière de développement économique avec son dispositif d'aide au développement du commerce et de l'artisanat ou de financement participatif.
La commission permanente du Conseil départemental s'est réunie aujourd'hui et elle a, notamment, attribué des subventions pour les communes et la coopération décentralisée.
Depuis quelques mois les présidents des deux départements n'ont eu de cesse de réaffirmer leur volonté de fusionner les deux collectivités, même si Pierre Bédier affiche un peu moins moins d'empressement que Patrick Devedjian qui veut boucler le dossier dans les deux ans.
L'enquête publique sur la ligne 18 du Grand Paris Express commencera mi-mars.
J'espère que ce sera pour les élus locaux l'occasion de s'entendre et de défendre une position commune pour rompre avec les erreurs du passé où les querelles de clocher ont prévalu sur l'intérêt général et aboutit à des modifications du projet initial.
Lire l'article du Parisien
Lire ma note du 12 octobre 2015
Au Forum du Grand Paris, les grands acteurs du développement économique de l'Ile de France.
Dans son rapport, la Cour des Comptes constate que les investissements sur le réseau ferré francilien ont été insuffisants depuis des décennies et qu'il est nécessaire de les renforcer et de les accélérer pour éviter une nouvelle dégradation des conditions de transport des usagers.
Quel usager (j'en suis) pourrait en douter ?
L'augmentation massive de la taxe foncière (131 millions d'euros de plus en 2016, soit + 65%, 125€ par foyer en moyenne pour les particuliers et 35 millions de plus pour les entreprises) a été votée en janvier par le Conseil départemental afin de "restaurer des niveaux d'épargne permettant de financer les investissements en limitant le recours à l'emprunt".
Pour simplifier et améliorer l'organisation territoriale de notre pays, la droite avait voté une solution pragmatique fondée sur trois échelons : les communes, les intercommunalités et les régions.
La méthode retenue "laissait du temps au temps" en donnant l'initiative à des "conseillers territoriaux" siégeant à la fois dans les départements appelés à disparaître et dans les conseils régionaux.
En 2012, François Hollande s'est empressé d'annuler cette réforme et il a entraîné le pays dans un jeu de Légo institutionnel qui a plongé les collectivités locales dans un maelström interminable. A peine sèche, les élus locaux ont dû redessiner la carte intercommunale sur de nouveaux critères et la suppression annoncée des départements a fait place à une méga-fusion des régions !!!
C'est dire si le président de la République avait un projet cohérent...
C'est dans ce contexte particulier que les présidents des Yvelines et des Hauts de Seine ont engagé hier un processus de fusion des deux départements, au risque pour Pierre Bédier de se contredire lui qui était un ardent défenseur de l'échelon départemental, échelon de proximité (de Raizeux à... Clichy ?).
Il est vrai que le département des Yvelines a des difficultés liées à des facteurs externes :
1) Depuis des années, son développement économique est entravé par une taxe sur les bureaux très pénalisante,
2) La réduction ahurissante (moins 90% en 2017) de la dotation de l'Etat l'appauvrit et le prive de ses moyens d'agir,
3) La politique de rééquilibrage à l'Est de l'Etat et de la Région Île de France finit par être contre-productive en freinant la croissance des deux locomotives économiques de la Région que sont le pôle de La Défense et l'ensemble SQY - Vélizy.
Mais se marier avec les Hauts de Seine ne résout le problème yvelinois qu'en apparence et pourrait placer les Yvelines dans une situation de dépendance malsaine :
1) Demain, la taxe sur les bureaux va continuer de pénaliser l'attractivité du territoire yvelinois face à celui des Hauts de Seine avec lequel nous sommes en concurrence pour attirer les entreprises.
2) En matière budgétaire, les économies d'échelle tirées du rapprochement sont évaluées à 10% par Patrick Devedjian dans une interview au Figaro, loin de ce qui est nécessaire à un redressement financier du département des Yvelines. Les Yvelines n'auront donc qu'une capacité d'influence limitée dans un mariage avec les Hauts de Seine dont la situation financière est encore bonne (voir le tableau ci-dessous).
3) Quant à la politique de rééquilibrage à l'Est, elle dépend désormais de la nouvelle présidente de la Région Île de France qui, elle, a les vraies clés du développement économique et des transports via le STIF.
Ces fiançailles, en attendant le mariage, entre le riche département des Hauts de Seine et un département des Yvelines asphyxié financièrement vont-elles suffire à "redorer le blason" yvelinois ? Pas si sûr si la fusion-absorption des quatre sociétés d'économie mixte par la SEM92 préfigure ce qui nous attend à l'avenir...
Pour obtenir les votes favorables d'un maximum de conseillers départementaux, le président Bédier s'est longuement appliqué à les rassurer en insistant sur le caractère pragmatique et réversible du rapprochement avec les Hauts de Seine, tout en s'opposant à 3 des 4 amendements que j'avais déposés avec Christine Boutin pour mieux garantir le caractère démocratique de la démarche et mieux protéger les intérêts des Yvelinois car Patrick Devedjian veut une fusion dans les deux ans.
Au cours de la séance qui a duré trois heures, le président Bédier a finalement livré sa vision de l'avenir qui suscite de nouvelles interrogations.
Il veut faire des deux départements la locomotive économique de l'Île de France et un pôle économique d'envergure mondiale. Ce qui s'appelle voler au secours de la victoire puisque c'est déjà le cas ! Mais surtout, la compétence économique relève désormais de la Région et Valérie Pécresse ne semble pas vouloir s'en déposséder à en juger par l'interview qu'elle a accordée au journal Les Echos le 1er février. Les leviers du développement économique sont en réalité dans les mains de l'Etat et de la Région.
Pierre Bédier se serait-il trompé d'élection l'an dernier ?
Le sort des territoires ruraux fait aussi question car le président semble les considérer comme des fardeaux (il a ironisé sur Rambouillet) alors qu'ils jouent un rôle essentiel dans l'attractivité du territoire yvelinois grâce à la qualité de la vie qu'y trouvent des employés, des cadres et des dirigeants d'entreprises qui sont la richesse humaine des grands pôles économiques de l'ouest parisien. Il n'y a plus beaucoup d'agriculteurs dans nos campagnes, même s'ils jouent un rôle important, mais des rurbains très attentifs à la qualité de la vie. Les territoires ruraux des Yvelines représenteraient 70% du nouvel ensemble, mais avec 8 élus sur 88 leur destin serait dans les mains de citadins qui souvent ne les connaissent pas.
A tout le moins, le projet de fusion devrait faire l'objet d'une large concertation avec les élus locaux et la population, faute d'avoir été soumis aux électeurs à l'occasion des élections cantonales de mars dernier.
Elections départementales 2015
La loi ALUR (Yvelines Première)
Les Yvelines et l'aéronautique
Budget 2012
Empreinte écologique