Après la chute du mur de Berlin en 1989, les pays de l'Union européenne ont fait le choix d'élargir rapidement l'Union aux anciens "pays de l'Est" pour les ancrer à l'Ouest en leur faisant partager nos libertés politiques et économiques.
Un autre choix était alors en débat, renforcer l'intégration des Etats membres avant de procéder à tout élargissement.
Force est de constater que cet élargissement n'a pas produit tous les effets escomptés et que, comme le dit l'Arioste, "l'intérêt est le dieu qui les gouverne tous".
C'est patent sur le plan économique où l'intégration est trop faible (sauf l'Euro pour une partie de l'Union), réduisant de plus en plus l'Europe à une zone de libre échange où les pays se livrent une concurrence sauvage malgré les réglementations tatillonnes de Bruxelles.
Au moins pouvait-on espérer que l'intégration politique progresserait. Il n'en est rien comme le prouve l'Europe de la Défense qui n'est qu'un "tigre de papier" alors que les menaces s'accumulent à nos frontière et que les grandes puissances comme la Chine et la Russie réarment.
Le pire est certainement le retour de l'Histoire. Le Royaume-Uni revient à ses vieux démons justifiant les réserves formulées à deux reprises par le Général De Gaulle en 1963 et 1967. Quant aux anciens pays de l'Est, la démocratie peine parfois à s'y établir et les vieilles traditions autoritaires y refont surface comme en Hongrie et en Pologne. Un inquiétant processus régressif.
Fort heureusement, si l'Europe est malade elle n'est pas morte et c'est heureux car aucun des Etats européens n'a la masse critique nécessaire pour défendre efficacement ses intérêts dans un monde multipolaire où prévaut toujours la voix des "grands", la Chine, les Etats-Unis, etc...
La question est moins celle d'une Europe des Etats ou d'une Europe fédérale que d'avancer vers des règles communes plus efficaces, au besoin en revenant à cette vieille idée, pas si bête, d'une Europe à plusieurs vitesses pour éviter d'aller toujours au plus petit dénominateur commun, c'est à dire à des compromis médiocres qui donnent un sentiment justifié d'impuissance et discréditent l'Union.
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