La ligne 18 du Grand Paris Express devait, à l'origine, passer en tunnel sous le plateau de Saclay et desservir Saint Quentin en Yvelines avec deux gares, Technocentre Renault et Saint Quentin Université.
Depuis, le projet initial a été profondément transformé avec un tracé en aérien sur le plateau de Saclay et une seule gare pour desservir les 150.000 habitants de Saint Quentin en Yvelines ! C'est ce projet qui devrait être soumis à enquête publique au printemps prochain.
Le territoire yvelinois est ainsi réduit à la portion congrue, alors que Saint Quentin en Yvelines est le troisième pôle économique de l'Île de France après Paris et La Défense et que ses entreprises sont largement mises à contribution pour financer cette nouvelle infrastructure.
Quant à la traversée du plateau de Saclay en aérien, c'est la pire des solutions car elle va très fortement impacter le paysage du plateau en vertu de considérations juridico-financières à court terme alors que l'ouvrage sera encore là dans une centaine d'années si on prend l'exemple du métro parisien.
Mais la Société du Grand Paris n'en démord pas, la solution en tunnel est selon elle trop coûteuse (entre 200 et 300 millions d'euros supplémentaires, soit moins de 1% du coût total du projet) et elle exclut toute solution au sol en invoquant des contraintes réglementaires (ce serait pourtant moins coûteux).
Orlyval Orlyval Siemens Siemens Siemens
Ce dernier argument laisse perplexe quand on regarde l'exemple d'Orlyval qui circule pour une bonne part au sol entre Antony et Orly depuis 1991 ou quand on examine les propositions d'une entreprise spécialisée comme Siemens.
A titre d'exemple, qu'est-ce qui interdit de passer au sol au sud de l'aérodrome de Toussus le Noble et du Golf national en longeant la RD36 ? Il n'y a aucune intersection qui nécessiterait un ouvrage de franchissement et il est parfaitement possible de clôturer la ligne.
Si la réglementation actuelle interdit ce qui était autorisé hier ou ce qui est permis à l'étranger, pourquoi ne pas la modifier ? Faut-il satisfaire à la tyrannie réglementaire pour décider de l'avenir de notre territoire ?
L'un des grands classiques de la sociologie des organisations est leur capacité de se polariser sur une solution et de s'enfermer dans l'erreur. Un mélange d'esprit corporatif et de comportement grégaire sont les principaux moteurs de ces erreurs collectives dont le "scandale Volkswagen" est l'exemple le plus récent.
Depuis le premier jour j'ai soutenu le projet de cluster de Paris-Saclay et le métro qui est nécessaire à sa desserte, je suis l'un des auteurs de l'amendement parlementaire qui a sanctuarisé les terres agricoles du plateau, c'est pourquoi je souhaite ardemment que l'on puisse rouvrir le dialogue pour arriver à une solution aussi performante et consensuelle que possible sans retarder la réalisation du projet.