La réponse de Cécile Duflot aux élus du Parc accumule les erreurs. En voici un florilège :
1) L’obligation de construire massivement
des logements sociaux dans certaines communes rurales du Parc naturel régional n’est
pas un impératif catégorique comme le prétend Cécile Duflot, elle découle
seulement de leur appartenance à la communauté de communes de Rambouillet.
Celles qui sont dans les communautés de communes voisines, celle de Chevreuse ou celle des
Étangs, n'y sont pas soumises !
C’est un « dommage collatéral » qui ne correspond pas à la volonté du législateur et le Président PS de la Commission du Développement durable et de l’Aménagement du Territoire de l’Assemblée nationale préconise, comme nous, une modification de la législation.
2) C’est un problème quantitatif que feint de ne pas voir madame Duflot. Le Parc encourage la mixité sociale et la construction de logements sociaux dans des proportions raisonnables, conformément à sa Charte et au Schéma Directeur de la Région Ile de France. Mais on est loin de 25% en 2025 !
Pour ne prendre qu’un exemple, Cernay la Ville compte 659 logements. Pour atteindre 25% de logements sociaux en 2025, Cernay devrait passer à 1530 logements (avec une proportion de 30% de logements sociaux) ou même 1166 logements (avec un taux de logements sociaux de 50%, un chiffre très élevé qui conduirait à répéter les erreurs des années 1960 – 1970 avec des quartiers sociaux comme Le Buisson à Magny les Hameaux). La population de Cernay passerait de 1647 habitants à 3800 ou 2800, selon l’hypothèse retenue. Ces chiffres ne sont pas des élucubrations, ils sont le résultat d’une application mécanique de la loi. Simulation sur les communes du Parc
Madame Duflot voudrait tuer le Parc naturel régional de la haute vallée de Chevreuse qu’elle ne s’y prendrait pas autrement… Etonnant pour une écologiste ?
3) Ces objectifs sont injustes. Injustes car la définition du logement social est une notion administrative qui méconnaît la diversité du Parc de logements sur le territoire du Parc. Voici quelques années, une OPAH a permis de rénover environ 400 logements habités par des personnes à faibles revenus. Injustes car les lotissements pavillonnaires des années 1970 étaient un standard de l’urbanisme de cette époque et en faire le procès aujourd’hui n’a pas de sens.
4) Madame Duflot suggère d’utiliser les techniques de renouvellement urbain pour éviter de construire des logements neufs. Autrement dit, de faire du neuf avec du vieux. Mais en connaît-elle le coût alors que les bailleurs sociaux traînent déjà les pieds pour intervenir en zone rurale ? Le renouvellement urbain nécessite d’énormes moyens financiers qui ne sont pas à l’échelle d’une petite commune rurale. Cernay n’est pas Paris qui construit des logements sociaux rue de Rivoli !
5) Mais le bouquet, ce sont les moyens de transport ! Pour madame Duflot, notre territoire est desservi par des liaisons ferroviaires performantes et directes ! Tous ceux qui passent des heures en voiture pour se rendre à leur travail par des axes routiers totalement saturés, faute de transports en commun (Cernay la Ville par exemple), ou qui subissent les incidents à répétition sur les lignes saturées du RER B et de Paris-Montparnasse apprécieront l’analyse éclairée et pertinente de madame Duflot ! Qui fait partie d’un gouvernement qui renvoie la construction du Grand Paris Express sur le plateau de Saclay à 2030 !
Ces arguments montrent que l’on n’est pas dans un débat républicain et j’ose espérer que madame Duflot ne croit pas ce qu’elle écrit. Il ne reste qu’une explication rationnelle : cette mesure ne vise pas à créer des logements sociaux, mais à masquer des prélèvements d’impôts supplémentaires via les amendes infligées aux communes…
Tant d’injustice appelle à la résistance. La République n’est pas l’arbitraire.