De la terre contre de l’argent, c’est le marché de dupes qui est proposé aux Yvelinois par le département des Hauts de Seine. La preuve ? Dans une interview au journal Le Monde le 16 janvier 2014, Patrick Devedjian affirmait que le 78 « apporterait du foncier disponible que nous n’avons pas ». On ne saurait mieux dire !
Le risque d’une fusion c’est de perdre notre autonomie de décision, de laisser à d’autres le soin de choisir notre organisation et les services que nous voulons rendre à la population, de choisir nos investissements.
Pourquoi ? Parce que le département des Hauts de Seine est beaucoup plus riche et sa population supérieure à la nôtre. Ce seront donc les élus des Hauts de Seine qui arbitreront et décideront, ce sont eux qui auront le dernier mot.
LA DOMINATION ECONOMIQUE DES HAUTS DE SEINE
Elle est inévitable car les recettes fiscales y sont beaucoup plus élevées : 602€ par habitant en 2017 contre 383€ pour les Yvelines.
Une différence qui s’explique par la recette de la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (la CVAE), beaucoup plus élevée dans les Hauts de Seine, alors que la recette de la taxe sur le foncier bâti est très légèrement supérieure dans les Yvelines après l’augmentation de 65% intervenue en 2016. (voir ma note)
Le département des Yvelines ne peut pas espérer combler l’écart et il sera donc toujours dépendant du bon vouloir des élus du 92 dont il n’est pas certain qu’ils aient envie de partager leur gâteau.
Quant aux dépenses de fonctionnement, elles s’élèvent à 1091€ par habitant contre 638€ par habitant dans les Yvelines. Les Altoséquanais sont-ils prêts à réduire leur train de vie au profit des Yvelinois ? Autant croire au Père Noël !
LA DOMINATION POLITIQUE DES HAUTS DE SEINE
Le département des Hauts de Seine compte 46 conseillers départementaux contre 42 pour les Yvelines. En cas de fusion les élus du 92 seront donc toujours majoritaires car le découpage cantonal s’appuie sur la population.
Or il peut y avoir des arbitrages à faire entre des intérêts divergents et on voit mal les élus des Hauts de Seine sacrifier leurs intérêts sur l’autel de l’union.
DEUX GAGNANTS
A coup sûr, les vrais gagnants de cette fusion seraient les deux présidents qui se sont déjà partagé le gâteau : Pierre Bédier est devenu président de Citallios le 7 septembre 2016, l’une des plus importantes sociétés d’économie mixte de France issue de la récente fusion de 4 SEM du 78 et du 92, tandis que Patrick Devedjian devrait prendre la présidence du nouveau département issu de la fusion.
Mais où est l’intérêt des Yvelinois dans cette opération unique en France ? Nulle part !
Ce projet de fusion est en réalité une O.P.A. du 92 sur le 78 avec la complicité active de Pierre Bédier qui a soigneusement dissimulé ses intentions au moment des élections départementales de 2015 alors qu’il préparait déjà le sabordage du navire avec Patrick Devedjian comme l’atteste son interview au journal Le Monde.
J’espère ardemment que mes collègues auront le courage de refuser ce marché de dupes qui ne simplifierait pas le mille-feuilles territorial.