Hier soir, devant les maires des communes rurales, Pierre Bédier a tenté de justifier les désastreuses décisions qu'il a prises seul au printemps 2014 car les maires doivent faire face à l'incompréhension et l'impatience de leurs administrés.
Pierre Bédier a expliqué que le retard sur le plan 2012 n'était que de 18 mois. C'est en réalité beaucoup plus car si les travaux avaient commencé comme prévu en janvier 2015, ce seraient près de 40.000 usagers ruraux qui seraient déjà desservis par la fibre optique sur un objectif de plus de 100.000 début 2020.
Pierre Bédier a justifié sa décision en expliquant que sa solution permettrait une économie de 30 millions d'euros sur le projet de 2012 (un chiffre à rapprocher des 190 millions d'euros d'impôts supplémentaires par an, voir mes notes des 20 juin et 13 septembre 2016).
Il n'en est rien car le coût de construction du réseau est le même et le coût complet dépend de deux variables sur lesquelles le président Bédier est resté silencieux :
1) Qui va payer les frais de raccordement des logements, évalués à plusieurs centaines d'euros en moyenne par usager ? Dans le plan de 2012, ces frais étaient inclus dans le budget pour plusieurs dizaines de millions d'euros afin d'inciter les usagers à se raccorder rapidement pour améliorer la rentabilité commerciale du réseau.
2) Quel sera le coût de l'abonnement mensuel pour les usagers ? Le plan 2012 prévoyait de se caler sur les prix pratiqués par les grands opérateurs dans les zones urbaines pour éviter une fracture numérique.
On aimerait que le président du Conseil départemental précise et explique ses choix car s'il fait supporter les frais de raccordement par les usagers, il va faire des économies mais il prend un risque commercial.
Il peut aussi faire des économies avec des tarifs d'abonnement mensuel supérieurs à ceux pratiqués par les grands opérateurs, mais en creusant une fracture numérique entre urbains et ruraux.
Autant de choix politiques sur lesquels on aimerait des éclaircissements car l'enjeu c'est la solidarité territoriale entre les zones urbaines, fibrées gratuitement par les opérateurs car rentables, et les zones rurales.
Des zones rurales où le niveau des services à la population est moins élevé que dans les villes mais qui sont principalement habitées par des "rurbains" qui travaillent et font la richesse des grands pôles d'activités comme SQY et Vélizy. Il n'est de richesse que d'hommes !
Les campagnes jouent un rôle essentiel dans l'attractivité du territoire yvelinois, elles ne sont pas des "assistées".
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