La desserte en fibre optique des 158 communes rurales du département a fait l'objet d'études approfondies sous ma direction.
Si la desserte des communes rurales est en théorie structurellement déficitaire (sinon l'ARCEP l'aurait confiée aux opérateurs privés), mon but a toujours été de mutualiser pour faire bénéficier tous les usagers du département des mêmes offres tarifaires et de réduire au minimum la charge pour les finances publiques.
Comme je vois circuler beaucoup de chiffres fantaisistes, il me paraît utile de communiquer les chiffres du plan d'affaires prévisionnel de mai 2013 qui ont servi de base à la décision de lancer les marchés de conception/réalisation et d'exploitation de ce réseau optique, aujourd'hui abandonnés.
La construction du réseau était chiffrée à un peu plus de 103 millions d'euros dont le financement était couvert par 41,89 M€ du Conseil Général*, 22,99 M€ de l'Etat** (montant qui a été réévalué depuis), 20,25 M€ du Conseil régional d'Île de France et 18,22 M€ des Etablissements publics de coopération intercommunale (EPCI). La participation financière des EPCI était calculée sur la base d'une participation forfaitaire par prise raccordée.
* Ce chiffre est à comparer aux 42 millions d'euros votés par le Conseil Général le 11 juillet dernier pour financer une déviation "de confort" de 3 km à Saint Nom la Bretèche.
** La subvention de l'Etat a été réévaluée depuis à la faveur de nouvelles règles. Elle a été attribuée pour financer CE projet, conforme au SDTAN de 2012. Il n'y a pas de clause de révision et tout changement implique de déposer un nouveau dossier de demande de subvention.
A ce chiffre de 103 millions, il convient d'ajouter les coûts de raccordement des logements, chiffrés à 9,6 millions d'euros d'ici 2020 et plus de 40 millions d'euros d'ici 2033 selon le rythme de commercialisation des prises chez les usagers.
Mais ces chiffres sont hypothétiques car d'importantes innovations technologiques chez Alcatel-Lucent et Huawei pourraient réduire considérablement cette dépense en utilisant le réseau cuivre existant chez les usagers avec des performances quasiment identiques.
Ces choix, fondés sur des études approfondies, étaient rationnels. Ils auraient permis de satisfaire rapidement les besoins des usagers yvelinois, avec des offres tarifaires identiques aux zones "fibrées" par les opérateurs privés, sans trop peser sur les finances publiques.
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