Un an après le lancement officiel du rapprochement entre les deux départements, plusieurs missions sont en cours de mutualisation (archives et archéologie, adoption, entretien de la voirie, ...) et j'en attends le bilan promis avec intérêt.
S'il est positif, la création de l'établissement public interdépartemental apportera la preuve qu'il est possible de mutualiser des services pour faire des économies, sans se marier.
Dans les années passées, la construction de la ligne de tramway T6 avait déjà démontré qu'il était possible de coopérer pour mener à bien de grands projets d'infrastructures, sans mariage.
L'intérêt d'une fusion complète des deux départements reste donc encore à démontrer car elle soulève plusieurs questions majeures :
1) L'éloignement du centre de décision : Nanterre ou Versailles ?
Les habitants des Yvelines ont-ils envie d'aller à Nanterre ou ceux des Hauts de Seine à Versailles ? Qu'y a-t-il de commun entre Ablis et Villeneuve-la-Garenne ?
Cet éloignement du centre de décision est une négation de la "proximité" invoquée par les défenseurs de l'échelon départemental qui s'opposent à une mesure de simplification, la suppression des départements (L'Ile de France n'est pas la province).
2) La fiscalité, un vice caché ?
La convergence fiscale entre les deux départements fait elle aussi question. Hier Patrick Devedjian m'a répondu que les bases fiscales des Hauts de Seine étaient plus élevées que dans les Yvelines pour justifier l'écart de taux (de 7 à 12% pour la taxe sur le foncier bâti) entre les deux départements.
Voilà qui suscite beaucoup d'autres questions : est-ce à dire que la fiscalité était plus faible dans les Yvelines que dans les Hauts de Seine grâce à la bonne gestion du département ? Est-ce à dire que cette fiscalité plus faible était un atout pour la compétitivité des entreprises yvelinoises ? Est-ce à dire que l'augmentation massive des impôts cette année avait pour but de faire converger la fiscalité yvelinoise avec celle des Hauts de Seine ?
Des questions qui appellent des réponses précises.
3) Les rapports avec le Conseil régional d'Ile de France.
L'objectif affiché du rapprochement n'est pas une amélioration de l'action sociale, pourtant au cœur des compétences départementales, mais le développement économique qui relève maintenant du Conseil régional.
Alors que les grandes métropoles mondiales, dont l'Ile de France, sont engagées dans une compétition sans merci, l'unité dans l'action est essentielle comme le font Londres et New York.
Vouloir jouer une partition 78/92 en solo est un ferment de division qui ne peut que nous affaiblir dans cette compétition.
Aujourd'hui, cette fusion ne tient qu'à la volonté politique de deux présidents qui s'évertuent à la présenter comme novatrice. Tellement novatrice qu'ils n'ont pas osé l'afficher dans leurs programmes électoraux en 2015, alors qu'ils y travaillaient déjà.
Cette façon de gouverner de droit divin est archaïque, elle est rejetée par les Français qui ne supportent plus l'arrogance de ceux qui, à peine élu, s'empressent de mener une autre politique que celle pour laquelle ils ont été élus.
Pierre Bédier serait-il président du Conseil départemental s'il avait osé afficher son intention d'augmenter massivement les impôts ?
On peut en douter.
Comme de l'intérêt de fusionner les Yvelines et les Hauts de Seine.
Faire et défaire, c'est toujours réformer: pourquoi ne pas reconstituer les deux départements de la Seine et de la Seine et Oise ?
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Bonjour monsieur,
Pour garantir l'unité d'action qui est nécessaire à l'heure de la mondialisation, le mieux c'est de s'en remettre à l'échelon du Conseil régional.
Cordialement.
Yves Vandewalle
Rédigé par : Denis Bélières | 04 décembre 2016 à 17:49