En octobre 2014, les 6° Assises yvelinoises de la coopération décentralisée ont mis à l'honneur la République du Congo où le Conseil départemental mène des opérations de coopération décentralisée avec le département de la Cuvette, département d'où est originaire le président Denis Sassou-Nguesso.
J'ai souvent exprimé mes doutes sur la coopération décentralisée mais c'est aller à contre-courant du "politiquement correct" : les pays "riches" n'ont-ils pas le devoir d'aider les plus pauvres ?
Cette vision simpliste et naïve est touchante, mais elle ne résiste pas à l'examen : les Congolais sont pauvres parce que leur pays est dans les mains d'une dictature corrompue. Le Congo est un pays pétrolier qui dispose de revenus confortables avec notamment le champ de Moho en développement.
Alors que les élus yvelinois ont déjà voté des centaines de milliers d'euros d'aide, la justice française a saisi en 2015 des "biens mal acquis" par le clan du président Denis Sassou Nguesso dont la villa Suzette au Vésinet (500 m2 et plusieurs millions d'euros de travaux).
Quant aux "Panama Papers", ils ont mis en lumière un réseau de sociétés off shore.
Le Conseil départemental n'a-t-il pas mieux à faire avec l'argent des Yvelinois que de panser les plaies d'une dictature ? La coopération décentralisée ressemble parfois à un village Potemkine : c'est derrière le décor qu'il faut chercher la réalité.