Mesdames, Messieurs, chers amis,
Mes pensées vont d’abord vers les familles des 17 victimes, victimes de barbares sans foi ni loi qui se sont attaqué à des valeurs fondamentales de notre démocratie, la liberté d’expression et l’égalité des citoyens sans distinction de race ou de religion. Mes pensées vont aussi vers nos forces de sécurité, police, gendarmerie, services de renseignement, qui font un travail remarquable avec un professionnalisme et des savoir-faire mondialement reconnus. Mes pensées vont enfin vers ces compatriotes courageux, ces héros du quotidien qui, à Dammartin-en-Goële et Porte de Vincennes, ont contribué à sauver des vies.
C’est notre communauté nationale qui a été attaquée, attaquée pour des valeurs fondamentales qui cimentent notre unité, des valeurs forgées par des siècles d’une histoire mouvementée et souvent douloureuse, des valeurs qui ont aussi une portée universelle comme l’a si bien dit, en français, John Kerry.
Ces valeurs qui nous rassemblent sont plus fortes, beaucoup plus fortes que ce qui nous divise et l’heure est à l’union nationale. Le ciment d’une nation, comme l’a dit Renan, c’est « le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu ». L’individualisme et le consumérisme ont considérablement fragilisé notre société ; raison de plus pour réaffirmer notre unité et nos convictions face à ceux qui nous haïssent et veulent nous détruire depuis plusieurs décennies. N’ayons pas peur d’affirmer nos valeurs humanistes, nous avons du pain sur la planche car les témoignages d’enseignants désemparés face à des élèves qui contestent ces valeurs en disent long sur la profonde dégradation qui s’est opéré en quelques décennies. L’archevêque de Paris vient de le dire autrement, je cite : « que des hommes nés dans notre pays puissent penser que la seule réponse à une moquerie ou une insulte soit la mort de leurs auteurs place notre société devant de graves interrogations ».
Nous sommes tous engagés dans un combat que nous avons abandonné aux professionnels depuis 3 décennies, j’espère que les évènements de ces derniers jours vont réveiller nos consciences, bien au-delà d’une émotion légitime mais insuffisante. Le combat pour nos valeurs il est quotidien, dans nos familles, à l’école, au travail et dans la rue. Parmi elles, la laïcité est essentielle, c’est elle qui nous a libérés des guerres de religion. Nous devons faire honneur à la mémoire de tous ceux qui nous ont précédés et qui ont donné leur vie pour la liberté, nous devons être fiers de nos valeurs.
Avant de conclure, une note personnelle que, j’espère, vous me pardonnerez. En décembre 1968, je suis parti seul à Prague, j’avais 18 ans. Prague était sinistre, l’armée rouge et ses chars couvraient la ville d’une chape de plomb. En rentrant, le train s’est arrêté en rase campagne, avant la frontière, entouré par des gardes armés de Kalachnikov. Le train a été fouillé et j’ai vu des familles descendre en pleurs. Puis le train est reparti. Ce jour-là, j’ai compris tout le sens du mot liberté. J’espère que les évènements que nous venons de vivre auront les mêmes vertus pédagogiques pour les jeunes générations
Ce n’est pas à d’autres de nous dicter comment nous devons vivre en société et on ne peut pas être Français si on n’adhère pas à nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Faire le choix de la France, ce n’est pas une question de papier, c’est adhérer à des valeurs communes pour partager un destin commun.
Mes chers amis, il faut aimer la France. Bonne année.
Comme on peut l'entendre ici et là, nous serions en guerre idéologique !
Mais le terrorisme et le fanatisme,de quelque religion qu'ils se réclament pour mieux la dévoyer et la salir ne sont rien d'autre qu'une perversion et une
dangereuse maladie de l'esprit.
Rédigé par : dominique Dupont | 17 janvier 2015 à 00:36