Depuis 2009, sous la présidence d'Alain Schmitz, j'ai appliqué la loi et piloté le programme de construction d'un réseau de fibre optique (FttH) d'initiative publique pour empêcher une fracture numérique entre les communes urbaines où les réseaux sont déployés par les opérateurs privés (car jugés économiquement rentables) et les communes rurales où le déploiement incombe aux collectivités territoriales (car jugé non rentable).
108 communes des Yvelines et plus de 100.000 clients sont concernés.
Ce partage territorial public / privé peut surprendre. Il est la conséquence directe des règles européennes relatives à la libre concurrence. Avant, les coûts étaient mutualisés au sein des grandes entreprises publiques comme EDF et France Télécom et tous les Français bénéficiaient du même service à la ville comme à la campagne.
En Ile de France, le schéma régional confie aux départements la responsabilité de ce déploiement dans le cadre d'un Schéma Directeur Territorial d'Aménagement Numérique (SDTAN). Dans les Yvelines, il a été approuvé en 2012.
Pourquoi faut-il construire un réseau en fibre optique ?
1 . Parce que le très haut débit est un véritable service public, comme hier l'eau et l'électricité. Le temps presse car le très haut débit progresse rapidement dans les zones urbaines, grâce aux investissements des opérateurs privés.
Or, de plus en plus, les entreprises comme les particuliers s'assurent de la qualité de la desserte internet avant de choisir un site ou un logement. Un handicap sérieux pour les communes mal desservies des zones rurales.
De plus ce réseau d'initiative publique stimule la concurrence entre les opérateurs, ce qui est bon pour les consommateurs, entreprises ou particuliers.
2 . Parce que tous les experts sont d'accord : la fibre optique est la seule technologie d'avenir car elle est la seule technologie capable de satisfaire des besoins en débit qui s'accroissent très rapidement avec l'évolution des usages. Dans quelques années, pas plus, l'usager moyen aura besoin de centaines de Mbits pour satisfaire les besoins d'une famille.
Or les meilleures technologies sur le cuivre permettent d'atteindre des débits de quelques dizaines de Mbits, alors que la fibre permet d'atteindre facilement des centaines de Mbits, voire des Gbits comme aux Etats-Unis ou en Corée.
En France, la plupart des départements et/ou des régions mettent en œuvre des programmes de construction de réseau en fibre optique (vous pouvez en savoir plus en consultant les sites de l'ARCEP ou de l'AVICCA).
La montée en débit sur cuivre n'est qu'un palliatif, en cas d'urgence, en attendant la fibre, car elle n'est utilisable que pour une minorité d'usagers.
Le satellite est, selon le directeur général d'Eutelsat, une technologie de complément des réseaux terrestres. Le satellite Ka-Sat offre un débit comparable à un très bon ADSL, avec des débits de 20MB/s en réception et de 6MB/s en émission. C'est donc une solution adaptée à des cas particuliers, comme les sites très isolés. Une solution déjà prévue dans le schéma directeur yvelinois.
Quant au coût, c'est un faux problème.
Le projet yvelinois, avec des marges confortables et des coûts complets, s'élève à un peu plus de 150 millions d'euros pour 3000 km et 100.000 abonnés raccordés.
Après les subventions de l'Etat (plus de 30 millions d'euros) et de la Région Ile de France, après les participations des intercommunalités, il reste à financer une soixantaine de millions d'euros qui peuvent être encore minorés par des économies sur les raccordement finaux grâce à de nouvelles technologies (moins 25 millions d'euros ?) et par une éventuelle participation de l'opérateur chargé de l'exploitation du réseau. Le coût résiduel est à la portée du Conseil Général des Yvelines, l'un des plus riches de France.
Les Yvelinois et les entreprises attendent le très haut débit, le Conseil général ne peut pas, ne doit pas manquer ce rendez-vous avec l'avenir.
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