En décembre 1968, j'étais à Prague. Les chars russes étaient dans les rues. Une ambiance de plomb.
En décembre 1989, j'étais à Prague. Pour la victoire de Vaclav Havel, place Venceslas, dans la ferveur et la joie d'un peuple. Des moments que l'on n'oublie pas. Des moments qui forgent une conscience politique (la démocratie est fragile et c'est un combat permanent) et géopolitique (connaître les rapports de force et le jeu des acteurs).
De la crise ukrainienne, je veux retenir trois leçons :
La leçon de l'histoire : la Russie est une puissance européenne avec laquelle il faut compter et l'Ukraine est traditionnellement, pour partie, dans sa sphère d'influence. L'humilier ou la défier est une grave erreur dont on voit les effets en Crimée. Il n'y a pas de solution à la crise ukrainienne sans la Russie, comme certains ont voulu le croire.
L'Union européenne est un "tigre de papier". Elle ne compte que deux puissances militaires, La France et le Royaume-Uni. Deux puissances que des budgets militaires en berne ont considérablement affaibli. Or il n'y a pas de puissance sans puissance militaire. La France commet une très grave erreur en réduisant son effort de défense (sans compter les conséquences négatives pour les industries de défense).
L'Europe est très dépendante du gaz russe et les énergies renouvelables ne peuvent suffire à faire face aux besoins, n'en déplaise aux amis de Cécile Duflot. La France doit donc veiller à préserver une certaine indépendance énergétique, en continuant de s'appuyer sur ses capacités de production nucléaires et en les modernisant. La France est un leader mondial avec le CEA et Areva qui travaillent sur de nouvelles technologies, plus performantes et plus sûres, elle doit le rester.
Des sanctions économiques contre la Russie sont-elles crédibles?
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