La dégradation de la note américaine par l'agence de notation "Standard & Poor's" doit nous servir de leçon car il ne s'agit plus de la Grèce ou de l'Irlande, mais de la première puissance économique du monde ! Certes, on peut critiquer les agences de notation qui ont gravement failli avant la crise financière de 2008, en attribuant des notes fallacieuses, alors qu'elles auraient dû donner l'alerte sur la situation de certains établissements financiers. Mais faut-il pour autant "casser le thermomètre" parce qu'il indique que nous avons de la fièvre? La sagesse populaire nous a appris que "les arbres ne montent pas jusqu'au ciel"; la dette non plus !
L'agence "Chine nouvelle" vient de rappeler aux USA "qu'il ne faut pas vivre au-dessus de ses moyens", un avertissement quand on sait que la Chine détient près du quart de la dette des Etats-Unis. Cela vaut pour l'Europe et la France dont le budget est en déficit depuis le milieu des années 1970. Notre niveau d'endettement devient dangereux car la grande majorité des prêteurs sont étrangers et nous sommes tributaires de leur confiance. Est-ce en leur lançant des imprécations comme le fait la gauche que l'on conservera leur confiance?
De cette leçon, on peut retenir 4 enseignements :
1. Notre pays doit engager de profondes réformes structurelles pour dynamiser son économie et préserver son autonomie de décision.
2. Une partie notable du déficit budgétaire des Etats-Unis est dû au poids des dépenses militaires. Les pays européens qui comptent sur la protection militaire américaine pourront-ils encore longtemps s'affranchir de tout effort, à l'exception notable du Royaume-Uni et de la France? D'une certaine façon, ces dépenses militaires massives nous reviennent "en boomerang" sous la forme d'une crise financière !
3. Les politiques doivent poursuivre des objectifs clairs. La dégradation de la note des Etats-Unis sanctionne aussi les tergiversations des élus démocrates et républicains qui ont mis à mal leur crédibilité.
4. Une meilleure régulation du système financier international est nécessaire car, selon une bonne formule, l'économie est faite pour l'homme et non l'homme pour l'économie. Les Etats qui s'y opposent, notamment les Etats-Unis, vont-ils changer d'avis ? Par la voix du Président de la République et de la nouvelle directrice du FMI, la France a fait des propositions.
A l'Assemblée nationale, je continuerai donc de plaider inlassablement pour redresser nos finances publiques.
Bonnes vacances à tous.
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