Yves VANDEWALLE

FUSION 78 - 92, l'abandon ?

A l'approche des élections départementales, l'illusionniste Pierre Bédier tente de désamorcer la bombe électorale de la fusion du département des Yvelines avec celui des Hauts-de-Seine.

Un projet qu'il a fait voter par l'Assemblée départementale le 30 juin 2017.

Personne ne doit s'y tromper, ne pas être à l'ordre du jour ne signifie pas pour autant l'abandon du projet.

Que veut-il vraiment ? Ne pas perdre la face car c'est un échec majeur ou simplement endormir les électeurs pour mieux reprendre la main au lendemain des élections ?                                         ;

Perte du AAA, comment la France s'est surendettée ?

La dette publique de la France dépasse désormais 1 800 milliards d'euros grâce à un mécanisme de financement créé en 1985 par Pierre Bérégovoy. 

En effet, jusqu'au début des années 70, les déficits budgétaires, au demeurant ponctuels et modestes, étaient financés par la création de monnaie :"la planche à billets". L'accélération de l'inflation, suite à la crise du pétrole de 1974, a conduit le gouvernement d'alors à renoncer à ce moyen de financement. Désormais impossible avec l'euro.

Pour financer le déficit, le gouvernement eut alors recours à l'emprunt, ce fut le "fameux" emprunt Giscard en 1973.

Au début des années 80, l'augmentation rapide du déficit budgétaire a conduit le gouvernement socialiste à créer un nouvel instrument financier "l'obligation assimilable du Trésor" (AOT). Cet instrument permet de faire appel aux investisseurs internationaux, grâce à sa liquidité.

Dès lors, les gouvernements successifs vont pouvoir massivement endetter le pays pour financer le déficit budgétaire.

La France a vécu à crédit, mais les arbres ne montent pas jusqu'au ciel, la confiance des investisseurs non plus...

La Droite en France...

Dans cet ouvrage de référence, René Rémond distinguait deux courants majeurs au sein de la droite :

1) Un courant "orléaniste" (en référence à la monarchie de juillet) démocratique et libéral en matière économique et sociale,

2) Un courant "bonapartiste" (en référence à Napoléon), plus autoritaire en politique mais aussi plus "social".

Le gaullisme est la synthèse réussie de ces deux courants, mais peu de leaders politiques y parviennent. Le Général De Gaulle bien sûr, mais aussi tout récemment Nicolas Sarkozy.

Le résultat confus des élections à la présidence de l'UMP reflète clairement cette différence de sensibilité (les problèmes d'organisation ne sont qu'une péripétie) et montre qu'aucun des deux candidats n'est parvenu à faire la synthèse aux yeux des militants.

Ce sera clairement le défi qu'il faudra relever si la droite veut remporter les prochaines élections et notamment l'élection présidentielle.

A propos du cumul des mandats

Le 10 février 2009, j'avais co-signé une proposition de loi visant à interdire le cumul d'un mandat de député avec un mandat exécutif dans une collectivité locale importante (présidence de conseil régional ou général, maire d'une ville de plus de 50 000 habitants, président d'une intercommunalité de plus de 100 000 habitants.).

Je n'ai pas changé d'avis. En revanche, j'estime que le cumul avec un mandat local est une bonne chose comme j'ai pu le vérifier sur nombre de projets de loi, par exemple la suppression de la taxe professionnelle ou le Grenelle de l'environnement.

Pacte national pour la croissance ???

Le gouvernement a présenté aujourd'hui son "pacte pour la croissance, la compétitivité et l'emploi", à la suite du rapport Gallois. Cet ensemble de mesures va dans le bon sens, mais il n'est pas à la hauteur des défis que la France doit relever.

La mesure phare consiste à créer un crédit d'impôt pour alléger les charges sociales des entreprises, un crédit de 20 milliards d'euros dont la montée en puissance se fera sur 3 ans.

Cette mesure est clairement insuffisante pour produire les effets escomptés puisque Louis Gallois estimait le 7 juillet dernier qu'il fallait "transférer de 30 à 50 milliards d'euros pour avoir un effet significatif". En outre, la montée en puissance est trop lente face à l'urgence de la situation. Je rappelle que la TVA sociale, supprimée en juillet par François Hollande, visait à transférer rapidement 30 milliards d'euros.

Pour financer, en partie, cette mesure, le gouvernement en revient tout de même à... la TVA sociale !

Le 14 mars dernier, François Hollande estimait pourtant que la "TVA sociale est injuste, inefficace et inconséquente sur le plan économique". Son gouvernement décide aujourd'hui de faire volte-face et de relever le taux de la TVA pour... financer les allègements des cotisations sociales des entreprises. Comprenne qui pourra !

La France a besoin d'un président de la République qui fixe le cap dans la tempête, pas d'un politicien qui louvoie pour résoudre les contradictions internes de sa majorité.

Lire l'avis du FMI sur l'économie française

De l'ordre dans la finance internationale ?

Faute de régularisation suffisante, la financiarisation de l'économie mondiale peut causer des dommages significatifs à l'économie réelle.

Des communes australiennes en ont fait l'amère expérience en souscrivant des emprunts toxiques. Aussi la récente condamnation de Standard and Poors dans une affaire d'emprunts toxiques, par la justice australienne, constitue-t-elle une bonne nouvelle. La justice française sera-t-elle aussi efficace ?
Lire l'article du Monde

Rapport Gallois : dans la ligne du gouvernement... Fillon !

Rien d'innovant dans le rapport Gallois, mais un ensemble de mesures cohérentes (suffisantes ?) pour redonner du tonus aux entreprises françaises.

J'en retiens quatre éléments :

La fin du bonus-malus énergétique ?

Bonne nouvelle : le Sénat a rejeté le projet de loi du gouvernement sur la tarification progressive de l'énergie, un système jugé injuste et trop complexe par une large majorité de sénateurs, de l'UMP aux communistes. Mauvaise nouvelle : il est à craindre que ce projet de loi soit malgré tout adopté en force par l'Assemblée nationale.

Le gouvernement poursuit le projet de Paris-Saclay

Le 30 octobre, invité par Paris Ile de France Capitale économique, Jean-Marc Ayrault a annoncé la poursuite du projet de "cluster" scientifique et technologique de Paris - Saclay, un projet lancé par Nicolas Sarkozy dans le cadre de la loi sur le Grand Paris.

 Avec Valérie Pécresse j'ai ardemment soutenu ce projet depuis le début, en particulier lors des débats parlementaires. C'est donc un grand motif de satisfaction que de voir l'Etat poursuivre ce projet ambitieux et porteur d'avenir.

Cris d'alarme contre les dénis français

Les sonneurs de tocsin doivent choisir leur moment. Celui que l'on traverse actuellement, avec la crise de l'Europe et le désenchantement français, se prête hélas trop bien à faire retentir leur écho. Les deux cris d'alarme que poussent Nicolas Baverez et Sophie Pedder ne seront donc pas pris à la légère. Lire l'article du Point

La France n'est pas une île

General Electric est un des plus grands industriels de la planète. En France, cette société américaine emploie 11.000 personnes, en particulier à Belfort (fabrication de turbines), à Buc (santé), sans oublier son alliance avec Snecma pour la fabrication de moteurs d'avion.

Dans une économie mondiale dominée par la finance, GE reste une véritable entreprise industrielle.

Aussi faut-il s'inquiéter lorsque son principal dirigeant européen déclare que "l'environnement actuel nous rend très prudents pour nos futurs investissements en France". "Les investisseurs recherchent un environnement positif, sinon c'est le capital qui s'enfuit. La France n'est pas une île."

Si les investissements ne sont pas assez rentables en France, les investisseurs iront ailleurs !

Notre pays peut-il renouer avec la croissance en faisant fuir les investisseurs ? La réponse est évidente, sauf pour le gouvernement qui mène une politique fiscale qui les fait fuir alors que notre pays a besoin d'investissements massifs pour conserver son rang de grande puissance économique.