Rien d'innovant dans le rapport Gallois, mais un ensemble de mesures cohérentes (suffisantes ?) pour redonner du tonus aux entreprises françaises.
J'en retiens quatre éléments :
1) La fiscalisation d'une partie des cotisations sociales, patronales ET salariales.
Dommage que le gouvernement Ayrault ait supprimé la TVA sociale que j'avais votée au début de cette année (trop tardivement à mon goût)...
Je rappelle qu'elle était modulée pour épargner les ménages modestes (pas d'augmentation de la TVA à taux réduit qui concerne les biens de première nécessité) et avait comme intérêt majeur de faire contribuer les produits importés au financement de notre protection sociale (donc une mesure efficace contre le dumping social de certains pays). Pour en savoir plus, relisez le schéma qui accompagne ma note du 21 octobre.
Faut-il rappeler que le gouvernement Fillon a supprimé la taxe professionnelle pour alléger la fiscalité des entreprises ?
2) Les efforts à faire en faveur de l'innovation.
Faut-il rappeler que le gouvernement Fillon a développé le très efficace crédit d'impôt-recherche, créé le dispositif des "investissements d'avenir" avec 35 milliards d'euros sur des objectifs ciblés et fait voter la loi sur le "Grand Paris" qui a initié le "cluster" de Paris-Saclay...
L'innovation n'est qu'un mot si les entreprises n'ont pas les capacités financières suffisantes pour investir. Or les marges des entreprises françaises sont au plus bas depuis un quart de siècle, beaucoup ne sont donc pas en mesure d'investir ou pas assez et il est d'abord nécessaire d'améliorer leur rentabilité.
Depuis les élections, le gouvernement fait le contraire et prévoit d'alourdir encore les prélèvements sur les entreprises de 10 milliards en 2013 au lieu de faire des économies budgétaires ! Ce n'est pas ainsi que l'on peut relancer la croissance...
3) L'assouplissement du marché du travail.
Une oeuvre inachevée...
4) Le coût de l'énergie électrique en France est un avantage compétitif qu'il faut préserver.
Le gouvernement serait bien avisé de poursuivre le programme de modernisation de notre parc électronucléaire, tout en développant les énergies renouvelables. Mais sortir du nucléaire serait une profonde erreur.
Quant au gaz de schiste, il est absurde de s'interdire toute recherche sur de nouvelles technologies d'exploitation (ce qui ne veut pas dire les mettre en exploitation).
En France, la compétitivité fait peur. Beaucoup la considèrent comme l'adversaire du progrès social.
Pourtant, en 2012, les pays les plus compétitifs sont la Suisse classée numéro 1, la Finlande (classée 3ème, un pays où il fait bon vivre comme je l'ai constaté moi-même tout récemment - voir ma note du 25 octobre) tandis que la France n'arrive qu'à la 21ème place et je peux témoigner, comme beaucoup, que la qualité de la vie s'y dégrade.
A force de se prendre pour "la lumière du monde" et de refuser tout changement, notre pays recule sans cesse dans le concert des nations.
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