Ou comment le déficit du budget de l'Etat gangrène lentement les budgets des collectivités, communes, départements et Régions.
En effet, depuis plus de trente ans, les gouvernements qui se sont succédés à la tête de la France ont été incapables de maîtriser les déficits budgétaires, creusant lentement mais sûrement la dette abyssale qui plombe aujourd'hui les capacités d'investissement de notre pays.
Mais il y a pire : sous couvert de décentralisation, l'Etat a sans cesse transféré de nouvelles charges aux budgets des collectivités territoriales, sans leur transférer les budgets correspondants : éducation, transports, protection sociale...
Pour le département des Yvelines, les charges transférées non compensées s'élèveraient à plus de 100 millions d'euros !
En même temps, les aides de l'Etat aux collectivités sont devenus peau de chagrin. L'ingénierie publique a quasiment disparu et les subventions sont, à de rares exceptions, des plus modestes.
Le comble de l'hypocrisie est atteint maintenant avec les mécanismes de péréquation. Après avoir mis en difficulté bien des collectivités par des transferts de charge massifs, l'Etat a décidé de faire les poches des unes (souvent les mieux gérées, comme les Yvelines) pour aider les autres (parfois mal gérées comme la Seine Saint Denis) !!!
Ces mécanismes de péréquation cache-misère coûtent cher aux Yvelines puisque les prélèvements devraient avoisiner 50 millions d'euros.
Voilà comment, de brillante façon, l'Etat malade a contaminé les finances des communes, des départements et des Régions.
Non seulement l'Etat a augmenté massivement les impôts, étouffé l'investissement des entreprises et le pouvoir d'achat des particuliers, mais il a dissimulé une partie de la réalité par des transferts de charge qui mettent à mal les finances des collectivités locales.
Le danger, c'est que la hausse des impôts de l'Etat soit relayé par une hausse des impôts des collectivités, aggravant ainsi la crise alors que les prélèvements obligatoires sont déjà parmi les plus élevés de toute l'Europe.
Dans les collectivités aussi l'heure est donc aux économies de fonctionnement, en évitant de sacrifier les investissements qui préparent l'avenir, notamment dans les transports et le très haut débit internet.
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