Le parcours "professionnel" des époux Thévenoud illustre l'une des dérives majeures de notre vie politique et l'une des causes profondes de la crise de régime que nous traversons : de plus en plus d'élus sont des "professionnels" de la politique qui n'ont jamais exercé un métier "normal".
C'est ainsi qu'à la fin de leurs études les époux Thévenoud, comme beaucoup d'autres, sont tout de suite entrés en politique et ne l'ont jamais quittée. Ils personnifient des parcours devenus classiques : on passe de fonctions de cabinet (cabinet du maire, cabinet du président du Conseil général ou du Conseil régional, cabinet ministériel) à des fonctions électives, ou vice-versa en fonction des vicissitudes électorales, ou même on cumule les deux...
Autrement dit, ces hommes et ces femmes ne sont jamais sortis du sérail politique et vivent en vase clos. C'est ainsi que s'est creusé le fossé entre la classe politique et la grande majorité des Français.
1) Lorsqu'il affirme sa volonté d'achever son mandat, François Hollande se réfère à la lettre de notre Constitution mais il est très loin de son esprit car le Général De Gaulle était soucieux de sa légitimité populaire. Il a quitté le pouvoir en 1969 parce qu'il n'avait obtenu qu'un peu plus de 47% des voix ! Le "Coup d'Etat permanent" pour reprendre le titre d'un livre de François Mitterrand, c'est François Hollande qui aurait dû tirer la leçon de ses deux défaites électorales et démissionner.
2) La classe politique a organisé son impunité et les scandales à répétition la discréditent un peu plus chaque jour. Dans son programme électoral, François Hollande voulait frapper d'inéligibilité à vie les élus condamnés par la justice. Mais il dû faire marche arrière faute de majorité pour voter une telle mesure !
3) Pour empêcher une professionnalisation de la vie politique, on pourrait s'inspirer utilement de l'exemple suisse où les élus vivent de leur travail et ne perçoivent que des "jetons de présence" pour l'exercice de leur mandat.
Ce n'est donc pas la Constitution de la Ve République qu'il faut réformer, mais nos mœurs politiques.
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