Un petit livre publié en 2013 en Belgique dresse un constat : la démocratie représentative est aujourd'hui malade alors qu'elle progresse sur tous les continents.
Selon l'auteur, c'est le produit d'une confusion entre démocratie représentative et élections : "Nous avons réduit la démocratie représentative à des élections".
Or le système électif est par nature "aristocratique" et ne permet pas une représentation pertinente du peuple. C'est ainsi que Montesquieu écrit en 1748 dans L'Esprit des Lois que "le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie; le suffrage par choix est de celle de l'aristocratie". Alors que, toujours selon Montesquieu, "le sort (...) laisse à chaque citoyen une espérance raisonnable de servir sa patrie".
Dans son ouvrage, Du Contrat Social, Jean-Jacques Rousseau va plus loin : "Le peuple anglais pense être libre, il se trompe fort, il ne l'est que durant l'élection des membres du Parlement; sitôt qu'ils sont élus, il est esclave, il n'est rien."
La presse étrangère, elle, dénonce assez régulièrement le caractère oligarchique de la démocratie française dont le symptôme le plus évident est la panne de l'ascenseur social. Ce qui n'est pas sans conséquence pour notre économie car la mobilité sociale est facteur de croissance.
Au terme de son analyse, étayée d'exemples, l'auteur préconise de ne plus confier le pouvoir législatif uniquement à des citoyens élus, mais aussi à des citoyens tirés au sort. A quand des députés ou des sénateurs tirés au sort ?
Pour en savoir plus : David Van Reybrouck, Contre les Elections, Actes Sud, 2014.
Autre sujet de réflexion jamais évoqué :faut-il élire le Président de la République au suffrage universel direct ?
http://www.arnaudgossement.com/archive/2012/05/01/faut-il-elire-le-president-de-la-republique-au-suffrage-univ.html
Cordialement
Rédigé par : Catherine GIOBELLINA | 28 mai 2014 à 12:02