Ces chiffres sont ceux de l'ONG OXFAM, corroborés par les travaux du Forum économique mondial qui se tient comme chaque année à Davos. Forum qui affirme que ces inégalités économiques et sociales croissantes sont l'une des principales menaces pour la stabilité du monde.
Fruit de la mondialisation et de la financiarisation des économies, la concentration de la richesse atteint des sommets inégalés dans l'histoire du monde pendant que la pauvreté s'étend.
Ces inégalités sociales ont des conséquences politiques importantes, soit en déstabilisant les régimes démocratiques, soit en favorisant l'émergence de régimes dictatoriaux au service des plus riches.
Ces "nouveaux riches" ont perdu le sens commun, un sens politique commun qui avait conduit dans le passé au progrès social et à la formation d'une importante classe moyenne grâce à l'intervention régulatrice de l'Etat. A la fin du XIXe siècle, la politique du chancelier Bismarck vise ainsi à consolider la toute nouvelle Allemagne en mettant en place une législation sociale novatrice. En 1966, le général De Gaulle rappellera que "la politique de la France ne se fait pas à la corbeille", signifiant ainsi la prééminence du politique sur l'économie.
Les "grands patrons" d'hier, eux-mêmes, étaient conscients de la nécessité d'améliorer le sort des ouvriers pour consolider leur assise. C'était le sens du "paternalisme" dont des entreprises comme Peugeot, Schneider ou Ford aux Etats-Unis ont donné des exemples. Certains ont même inventé l'expression de "welfare capitalism" au sujet d'Henry Ford, en attendant le "welfare state" ou "Etat-providence".
Aujourd'hui, l'appétit de richesse ne semble plus avoir de limites et il n'a même plus la légitimité économique des fortunes des grands capitaines d'industrie du passé. Il est grand temps de renforcer les modes de régulation économique interétatiques et de redonner toutes ses lettres de noblesse au rôle régulateur des Etats.
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Forum économique mondial Davos 2014