L'économiste Christian Stoffaës a publié récemment un bilan comparatif entre la France et l'Allemagne qui ont choisi des voies différentes depuis plusieurs décennies pour développer la production d'électricité. La France a privilégié la filière nucléaire avec une capacité de 63 Gw, tandis que l'Allemagne a misé sur les énergies renouvelables avec une capacité de 60 Gw (mi-éolien, mi-photovoltaïque).
Pour des capacités presque identiques, la production annuelle, en revanche, diverge très fortement et c'est l'enseignement majeur de cette comparaison. Alors que les énergies renouvelables produisent en Allemagne 75 milliards de Kwh par an, soit 13% de la consommation, les centrales nucléaires françaises produisent 410 milliards de Kwh, soit 74% de la consommation. Cette différence considérable s'explique par l'intermittence des énergies renouvelables qui ne produisent que 1200 heures par an contre 6500 heures pour les centrales nucléaires. Cette intermittence nécessite en outre des investissements palliatifs supplémentaires pour satisfaire la demande qui, elle, est pérenne.
Alors que le débat sur la transition énergétique est confisqué par des a priori idéologiques, cette comparaison vient utilement l'éclairer. Abandonner la filière nucléaire serait une erreur majeure, alors qu'il faut au contraire optimiser économiquement le mix énergétique, pour la compétitivité de nos entreprises et le porte-monnaie des particuliers.
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