Voici un an, le gouvernement annonçait le retour de la croissance... Le temps des rêves semble maintenant bien loin et la dure réalité économique et sociale résiste et résistera tant que notre pays ne fera pas les réformes structurelles qui s'imposent. Faute de les faire, on voit un gouvernement de gauche sacrifier le pouvoir d'achat des salariés sur l'autel de la compétitivité ! On est loin du travailler plus pour gagner plus, mais la gauche, il est vrai, a supprimé ce dispositif dont bénéficiaient près de 10 millions de salariés...
En réalité, notre modèle économique et social a été perverti depuis plusieurs décennies par l'accumulation de mesures sociales compassionnelles organisant des transferts sociaux massifs (parmi les plus élevés du monde) au détriment des revenus des salariés et des investissements privés et publics qui créent des emplois.
Depuis la fin des années 1970, la gauche comme la droite ont contribué à cette folle envolée des dépenses sociales, du RSA aux tarifs sociaux tous azimuts, de l'Etat comme des collectivités locales. Et la fuite en avant n'est pas terminée avec la nouvelle loi sur l'énergie qui crée encore des dispositifs sociaux...
Au fil du temps, la France s'est enfermée dans un cercle vicieux où le poids excessif des dépenses sociales étouffe progressivement et inexorablement le pays. Le recours à l'emprunt pour financer ces dépenses courantes a longtemps masqué la réalité, mais la crise de la dette publique (Etat et régimes sociaux) ne permet plus de continuer à utiliser ce procédé de financement artificiel et malsain.
Le poids de la dépense sociale est responsable de l'appauvrissement du pays car il fait peser une charge excessive sur les salaires. Les revenus nets des salariés sont amputés de lourdes charges qui diminuent leur pouvoir d'achat, à tel point que les revenus sociaux peuvent être supérieurs aux revenus du travail, et que l'on a vu apparaître la catégorie des travailleurs pauvres.
Pouvoir d'achat insuffisant des salariés et pourtant coût du travail trop élevé : le paradoxe n'est qu'apparent. La solution passe par une réduction des prélèvements sociaux, but de la TVA sociale que j'avais votée l'an dernier et immédiatement supprimée par le nouveau gouvernement. Car l'accord de compétitivité qui vient d'être signé chez Renault, s'il est bon et nécessaire pour le groupe Renault, n'est pas un bon accord pour les salariés dont le pouvoir d'achat est encore amputé, ce qui pèsera sur leur consommation et leur niveau de vie. La bonne solution, c'est la baisse des prélèvements sociaux pour revaloriser les salaires, relever le pouvoir d'achat et relancer la consommation, moteur de croissance. N'oublions pas Henri Ford qui payait bien ses salariés pour qu'ils puissent lui acheter des voitures !
Est-ce le début de la sagesse ? Les syndicats ouvriers et patronaux ont passé un accord sur les retraites complémentaires dont les salariés en activité ne font pas les frais. Un accord de justice sociale car, pour une fois, les salariés n'auront pas à porter seuls le poids de l'effort... Serait-ce la fin de l'escalade des dépenses sociales ? Acceptons-en l'augure.
Notre modèle économique et social n'est pas mort, mais la solidarité suppose des efforts de tous et non d'une seule catégorie. Depuis plus de 30 ans, les salariés et les entreprises soutiennent tout le pays, cela ne peut plus durer sauf à sombrer collectivement.
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