Le Comité stratégique de la Société du Grand Paris s’est réuni le 14 décembre, au lendemain de la publication du rapport de Pascal Auzannet. L’ordre du jour a été changé pour ouvrir un débat sur ce rapport, réalisé à la demande de la ministre Cécile Duflot.
Ce rapport qui préconise un phasage long pour réaliser le Grand Paris Express a soulevé un tollé chez tous les élus du Comité stratégique. De tous bords, les élus considèrent que ce projet doit être mené à bien rapidement pour améliorer les conditions de vie des franciliens et dynamiser l’économie régionale, une locomotive pour tout le pays.
Thierry Lajoie, conseiller de Cécile Duflot, en a pris bonne note et précisé que ce rapport n’engageait pas le gouvernement qui prendra sa décision le 15 février.
Représentant du Conseil Général des Yvelines, j’ai ardemment défendu la ligne verte qui doit relier la gare de Versailles-Chantiers (la seconde gare d’Ile de France après La Défense, hors Paris intramuros) à l’aéroport d’Orly en passant par Saclay et Massy-Palaiseau.
Après de légitimes débats, l’O.I.N. de Paris – Saclay fait désormais l’objet d’un large consensus comme en témoignent l’intervention récente du Premier ministre devant « Paris – Ile de France Capitale économique », et lundi dernier la réunion organisée par l’association « Terre et Cités » avec les acteurs locaux. Il est vrai que l’amendement parlementaire que j’avais déposé avec quelques collègues pour sanctuariser les 2300 ha a beaucoup contribué à l’apaisement.
Mais aujourd’hui, la question majeure est celle des transports. Les transports en commun sont presque inexistants – et le futur TCSP n’améliorera pas beaucoup la situation -, quant au réseau routier il est totalement saturé aux heures de pointe.
Les besoins sont avérés : il faut désengorger le réseau routier, alléger le trafic sur le RER B (-20%) et desservir le « cluster » de Paris – Saclay. Pour des raisons de capacité et de rapidité, la meilleure solution est un métro léger, à l’instar d’Orlyval.
A cet égard, l’analyse de Pascal Auzannet n’est pas satisfaisante. Il monte en épingle quelques divergences pour retarder la construction du tronçon Saclay – Versailles, mais passe à côté de l’essentiel : la synergie entre les différents pôles du cluster, la synergie entre la recherche et l’innovation privées, concentrées dans la partie yvelinoise, et la recherche et l’innovation publiques, concentrées dans la partie essonnienne. Et que dire des liens entre l’Université de Versailles – Saint Quentin en Yvelines, l’Université Paris XI et les Grandes Ecoles ?
L’étude comparative mondiale, réalisée à la demande de Paris – Ile de France Capitale économique montre pourtant que sur 4 facteurs de réussite d’un cluster, le second facteur est la qualité du réseau de transport à l’intérieur et à l’extérieur du pôle.
Tous les experts le savent : le succès ou l’échec de l’O.I.N. tient pour beaucoup à la qualité de la desserte par les transports en commun. C’est pourquoi la ligne verte devait entrer en service en 2018.
L’ESSENTIEL, C’EST LA COHERENCE DU RESEAU. UN RESEAU DESARTICULE PERD TOUTE SA FONCTIONNALITE.
Quant à la question du financement, elle appelle quelques remarques :
1) La ligne verte coûte 2,6 milliards d’euros. Est-ce trop quand la Finlande dépense 800 millions d’euros pour relier son cluster d’Otaniemi à Helsinki qui compte à peine plus d’habitants que le département des Yvelines ?
2) Les entreprises paient déjà la construction du réseau… sans bénéficier du service pour leurs salariés !
3) La ligne verte est l’un des tronçons les plus rentables, d’un réseau dont les études ont démontré la bonne rentabilité socio-économique.
4) Il est de l’intérêt général de réaliser ce réseau rapidement pour en optimiser les coûts et profiter de taux d’intérêts historiquement bas.
L’ESSENTIEL, C’EST D’ALLER VITE POUR EVITER UN IMMANQUABLE ALOURDISSEMENT DES COÛTS. Plus un chantier dure, plus il coûte cher.
Au vu de ces arguments, nous allons demander
rendez-vous à monsieur Thierry Lajoie qui nous a invités à le rencontrer.
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