Dans les années 1960, la France a relevé avec brio le défi de l'ouverture européenne.
Dans les années 1980/90, elle a raté le virage de la mondialisation.
Au lieu d'adapter son économie à ce nouveau défi, elle a laissé son économie s'engourdir et a maintenu artificiellement son niveau de vie par un endettement croissant dont on a atteint les limites avec la crise de la dette souveraine.
L'immobilisme du gouvernement actuel est donc trompeur et lourd de conséquences, la crise est toujours là et il n'a pris aucune mesure structurelle pour la juguler. Au contraire, en juillet, il s'est contenté de supprimer les mesures prises par la précédente majorité !
Pourtant, au lendemain des élections de 1986, la situation était déjà bien analysée par Jacques Chirac dans son discours-programme du 9 avril. En voici quelques extraits :
"La France a choisi. Elle se tourne maintenant vers ceux qu'elle a chargé de conduire les affaires publiques. Elle attend d'eux qu'ils engagent sans tarder une vigoureuse action de renouveau, car elle se sent et se sait affaiblie. Nos concitoyens ont clairement conscience que, dans la course sans repos où le progrès entraîne les grandes nations, notre pays a cédé du terrain."
L'ECONOMIE
"Ses forces économiques, en premier lieu, ont décliné."
"Au fil des ans, notre industrie ne s'est pas réellement modernisée, faute d'investissements."
"La conséquence la plus préoccupante de cette évolution, c'est, hélas ! le chômage."
"Lorsqu'une société (...) n'est plus capable d'assurer à tant de jeunes un véritable statut d'adulte, alors le risque est grand de voir ébranler les bases mêmes de la cohésion nationale."
L'UNION NATIONALE
"Les forces matérielles de la France ne sont les seules atteintes. Ses forces morales le sont également."
"La montée de la délinquance et de l'insécurité est en train de dégrader cette qualité de la vie que tant d'étrangers enviaient à notre pays."
"Plus profondément encore, la France s'interroge sur son avenir en tant que nation, unie dans l'amour de la même culture et dans la volonté de vivre ensemble."
"Nous ne sommes ni les représentants ni les défenseurs de telle ou telle classe, groupe ou corporation. La politique que nous entendons mener n'exprime pas tel ou tel intérêt particulier mais vise l'intérêt général. Nous parlons (...) au peuple de France tout entier."
LIBERTE - RESPONSABILITE
"Il est grand temps de tourner le dos (...) aux systèmes construits pour substituer à l'autonomie défaillante de l'individu tel ou tel mode de prise en charge par la collectivité."
"La concertation (nécessaire) ne saurait être l'alibi de l'inaction ou du renoncement."
C'était en 1986... En 1988, une autre majorité a défait le travail...
L'histoire de France bégaie depuis plusieurs décennies quand le monde autour d'elle avance à grands pas !