Mon intervention sur le projet de budget 2016 :
"Monsieur le président, mes chers collègues,
Je vais voter le budget que vous nous présentez monsieur le président, non pas que j’adhère à vos choix car nous avons des points de divergence, mais par solidarité car je ne veux pas m’abstenir au moment où il nous faut prendre des décisions difficiles.
Une augmentation des impôts est inéluctable. Avec des réductions massives et brutales des dotations de l’Etat, une augmentation des prélèvements de péréquation et des dépenses sociales qui progressent fortement à cause de la crise, nous n’avons pas d’autre choix et la responsabilité en incombe au gouvernement.
Mais faut-il aller aussi loin ? Faut-il porter le taux de la taxe foncière de 7,58% à 12,58% soit une hausse de 65%, la plus forte et de loin des départements de la grande couronne ? Certes, le taux final sera encore le plus bas des quatre départements mais est-ce une bonne raison ?
C’est un vrai coup de massue fiscal qui se prépare pour beaucoup de contribuables alors qu’ils croulent déjà sous les impôts et qu’à la hausse de la fiscalité départementale va s’ajouter souvent une hausse des impôts communaux. L’augmentation de notre taux représente une augmentation moyenne de plus de 125 € par foyer, tandis que les entreprises vont subir un prélèvement supplémentaire de 35 millions d’euros qui va encore alourdir leurs coûts et réduire leur compétitivité.
Comme je suis l’élu d’un territoire qui paye plus qu’il ne touche – on attend toujours le très haut débit – c’est préoccupant.
Je ne reviendrai pas sur mon intervention au cours du débat d’orientation budgétaire, mais je continue de penser que nous pouvons encore réduire les dépenses pour limiter la hausse des impôts. Les temps ont changé, notre pays vit à crédit depuis plusieurs décennies au prix d’un endettement abyssal et notre modèle social dévoyé est à bout de souffle. Nous devons changer de politique.
Nous avons encore des marges de manœuvre. Trois exemples :
Faut-il prévoir 100 millions d’euros pour le logement dans les années qui viennent et calibrer le budget en conséquence ? Ma réponse est non car ce n’est pas une compétence départementale et nous n’en avons plus les moyens comme au temps des contrats de développement de l’offre résidentielle. Quant à l’argument des ressources nouvelles, il est fragile car tout dépend du type de population. Tout le monde ne paie pas des impôts locaux.
Faut-il continuer de dépenser autant pour la coopération décentralisée, environ 1,5 M€ par an, au moment où on fait des coupes claires dans les subventions aux associations yvelinoises (moins 2,7 M€) ? Est-il raisonnable de dépenser 150.000 € pour construire une « Maison des Yvelines » au Sénégal ? Une maison dont le coût semble élevé pour une maison en voûte nubienne et qui va engendrer des dépenses de fonctionnement !
En avril 2015, fallait-il céder aux exigences d’Eiffage qui souhaitait se désengager de l’activité très haut débit, en rachetant les deux délégations de service public au prix fort ? Je constate que le département du Jura a fait un autre choix qui lui a réussi puisqu’avant même le procès qui aura lieu prochainement, Eiffage a déjà réduit ses prétentions de 30 à 22 millions d’euros.
Pour avoir été associé de près à la procédure budgétaire dans un passé récent, je sais que cette procédure n’est faite que de choix et d’arbitrages permanents. Il n’y a pas de fatalité, je suis persuadé que nous aurions pu et dû limiter la hausse des impôts en faisant d’autres choix."
Fier d'avoir bien géré le département avec Alain Schmitz
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