Le Préfet des Yvelines a l’intention d’installer une aire de grand passage des gens du voyage aux Essarts le Roi, près du pont de Mauregard, à proximité de l’aire d’accueil permanente gérée par la communauté de communes des étangs qui compte déjà 20 emplacements.
Ce projet est contraire à la charte du Parc naturel régional, signée par l’Etat, car il s’agit d’un terrain à vocation agricole.
Or ce terrain argileux est impraticable par temps de pluie et la pollution des sols finira par le rendre impropre à la culture. Si on le stabilise pour le rendre accessible par tout temps afin d’en faire une aire de grand passage conforme aux règles, il sera définitivement impropre à toute activité agricole et se transformera en aire permanente avec une concentration exceptionnelle de gens du voyage sur un secteur bien situé à l’entrée de l’agglomération de Saint Quentin en Yvelines.
Concentrer les sites d’accueil est évidemment contraire à la lettre et à l’esprit de la loi, qui vise au contraire à les disséminer. A cet égard, il faut souligner que les élus locaux ont rempli leurs obligations légales, la communauté de communes des étangs comme celle de la haute vallée de Chevreuse avec l’aire située au Mesnil Saint Denis. Et il n’y a aucune raison pour que ce soient toujours les mêmes populations sédentaires qui en portent la charge financière, via leurs impôts.
Si les incidents avec les populations sédentaires restent très limités, ils n’en sont pas moins réels et la concentration sur un site ne peut que déboucher sur de graves problèmes de sécurité publique qui inquiètent tous les habitants. Sans compter l’insécurité intrinsèque du site pour ses usagers potentiels, coincé entre la rigole des étangs et la voie ferrée.
En agissant par surprise et très rapidement pour prendre de vitesse les élus et la mobilisation populaire, les autorités préfectorales doivent veiller à ne pas discréditer l’action de l’Etat et à ne pas miner davantage la confiance que les citoyens doivent pouvoir placer dans leurs élus et dans la République dont les autorités préfectorales sont les dépositaires.
La crise de confiance et le mécontentement étaient patents pendant la réunion publique du 6 mai aux Essarts qui a réuni, presque spontanément, près de 700 personnes.
L’effort de solidarité qu’implique la loi doit être équitablement partagé entre tous les territoires.
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