En 2008, presque un demi-siècle après Paul Delouvrier, Nicolas Sarkozy a impulsé une nouvelle dynamique à l'aménagement du territoire de la Région Ile de France avec la loi sur le Grand Paris. Une loi qui se traduit rapidement dans les faits avec le Grand Paris Express, ou le cluster de Paris-Saclay qui prend forme.
Cette réussite est le résultat de choix politiques judicieux : la création d'une société ad hoc, la Société du Grand Paris, pour le Grand Paris Express et d'un Etablissement public particulier pour le cluster de Paris-Saclay, faisant une large part à l'Etat et aux représentants du monde scientifique. On a ainsi largement évité les lenteurs et les querelles subalternes.
C'est pourquoi le remplacement de l'Etablissement public par un nouvel Etablissement public d'aménagement présidé par un élu constitue une perte de temps et d'argent inutile (pourquoi "casser" un système qui fonctionne bien ?).
Et il reste à prouver qu'un élu fera mieux que Pierre Veltz, surtout s'il s'agit de l'ambitieux Jean-Vincent Placé, un adversaire notoire de ce projet d'aménagement...
Une question analogue se pose pour la gouvernance de l'Ile de France qui devrait être conduite par le Conseil régional, mais il n'en est rien... Comme la nature a horreur du vide et qu'il est nécessaire de mieux organiser le développement de la locomotive économique du pays, le gouvernement a décidé de créer un monstre bureaucratique comme seule la France sait en inventer : la Métropole de Paris qui concentre les pouvoirs politiques à l'extrême et laisse la grande couronne en déshérence.
Le gouvernement serait bien avisé de s'inspirer de la gouvernance du Grand Londres qui a insufflé un nouvel élan à la capitale britannique depuis le début des années 2000, en créant un organisme qui a permis d'associer réellement les milieux économiques à la gouvernance et contraint les responsables politiques à s'élever à la hauteur des enjeux, et pas seulement des enjeux de pouvoir.
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