Notre pays est confronté à une crise économique d'une particulière gravité parce qu'elle est structurelle. Nos entreprises ne sont pas assez compétitives et leur rentabilité est au plus bas depuis 25 ans selon l'INSEE. Or, si leur marge sert à rémunérer les actionnaires, elle sert aussi à financer les investissements et les créations d'emploi.
Cette dégradation de la rentabilité des entreprises qui pénalise la croissance et l'emploi est due notamment à la lourdeur des prélèvements obligatoires, parmi les plus élevés de l'OCDE. Le 31 mai, l'Union européenne estimait que "les contributions sociales sur les salaires sont en France les plus élevées de toute l'Union. Cela impacte les coûts salariaux et donc la compétitivité des entreprises.
Il faut les alléger en augmentant la fiscalité sur l'environnement et la consommation". Corrélat, notre pays perd de son attractivité : en 2011, la France a perdu son rang de deuxième terre d'accueil des investissements étrangers en Europe au profit de l'Allemagne. C'est donc en jouant sur ces deux facteurs que l'on peut créer les conditions d'une reprise économique qui, n'en déplaise à François Hollande, ne se décrète pas.
1) La priorité est donc d'alléger les charges pesant sur les entreprises pour restaurer leur compétitivité et dynamiser l'emploi. Qu'on en juge : chez Air France, le coût du travail est supérieur de 13 à 17% à ses concurrentes ! Qui peut s'étonner que sur 20 compagnies qui desservent Bordeaux trois seulement sont françaises ! Les parts de marché de nos entreprises dans le commerce mondial fondent comme neige au soleil, le nouveau gouvernement va-t-il en tirer les leçons ? Après la réforme de la taxe professionnelle, le gouvernement Fillon a fait voter à l'Assemblée nationale, au début de l'année, un important allègement des charges pesant sur le coût du travail (une réforme qu'il aurait fallu faire dès 2007 comme je n'ai jamais cessé de le dire pendant 5 ans !), ce qui allait dans la bonne direction. Que va devenir cette réforme ?
2) Notre pays doit rester attractif pour attirer les entreprises et les investisseurs étrangers. La concurrence est rude pour notre pays, ce que le Premier ministre britannique, David Cameron, a rappelé brutalement cette semaine en invitant les entreprises françaises à partir pour s'installer au Royaume-Uni dont la fiscalité est moins lourde ! Ce n'est pas en alourdissant la fiscalité sur le capital que l'on va attirer les investisseurs étrangers !
3) Enfin, il faut réduire les charges salariales pour augmenter les salaires nets, c'est à dire le pouvoir d'achat des salariés et donc la consommation moteur de l'économie. Alors que le gouvernement fait l'inverse en augmentant les cotisations retraite au détriment des jeunes générations !
Commentaires