Mesdames, Messieurs, chers amis,
Comme chaque année, je suis heureux de vous retrouver pour ce moment privilégié des vœux, des vœux pour l’avenir de notre pays, des vœux pour notre avenir.
Or notre pays est en proie au doute.Tout particulièrement les jeunes qui craignent de moins bien vivre que leurs parents, alors que la génération de l’après-guerre a bénéficié de l’ascenseur social des trente glorieuses. Il ne faut pas se voiler la face, la question se pose réellement.
C’est pourquoi donner aux jeunes les moyens de construire leur avenir en trouvant du travail et un logement pour fonder un foyer et vivre dignement, est pour moi l’objectif essentiel.
Pour cela, nous devons relever trois défis.
Le premier défi, c’est le vieillissement de la population qui pose crûment la question de la répartition équitable des ressources entre les générations, de la solidarité entre les générations.
Le deuxième défi, c’est de s’adapter aux mutations planétaires qui affectent la vieille Europe et ses valeurs.
- Ainsi, après des siècles de domination européenne puis nord-américaine, le monde est désormais multipolaire. Il faut s’en accommoder et cesser de croire que notre pays est le phare de la planète, même s’il occupe une place singulière sur la scène internationale.
- D’autre part, le réchauffement climatique et la raréfaction des ressources naturelles nous obligent à une révision de nos modes de vie.
Le troisième défi, c’est de remettre l’argent au service de l’économie réelle. La financiarisation de l’économie mondiale concentre la richesse jusqu’à l’absurde en oubliant l’essentiel : le courage des entrepreneurs, le savoir-faire des ouvriers et des paysans, le génie des architectes. Bref, la vraie vie.
Face à ces mutations, notre pays semble parfois désemparé car s’il a brillamment réussi son ouverture européenne dans les années 1960, il a raté le virage de la mondialisation depuis les années 1990, en répliquant à des défis économiques par des mesures sociales. Mais il est encore temps de réagir car rien ne nous condamne au déclin. Nous pouvons relever les défis de la mondialisation pour permettre à chacun de s’épanouir au sein d’une communauté nationale forte et solidaire, car la pauvreté qui touche une partie de nos concitoyens est inacceptable.
Nous ne manquons pas d’atouts.
Une démographie dynamique, la plus dynamique de toute l’Europe.
Des laboratoires de recherche publics et privés remarquables, des entreprises performantes, des hommes et des femmes passionnés qui ne demandent qu’à aller de l’avant comme je le constate à chaque rencontre.
Et l’Europe. Une Europe qui certes a grandi trop vite, on aurait mieux fait d’approfondir avant d’élargir à 27, mais qui avance. Avec du bon, comme l’Euro, et du moins bon, le libéralisme économique excessif des organes bruxellois. Mais les pouvoirs accrus du Parlement européen, fruit du Traité de Lisbonne que j’ai voté, ont commencé à corriger ces défauts avec, par exemple, le projet de taxation des transactions financières que je soutiens de longue date.
Que faire ? Rompre avec le malthusianisme ambiant qui ronge notre pays. En renouant avec la croissance économique car avant de répartir la richesse, il faut d’abord la produire.
Or notre système tue le travail, alors que le meilleur moyen de trouver sa place dans la société c’est de travailler. En donnant la priorité au social sur l’économique depuis plus de trente ans, comme avec les 35 heures, une exception française qui coûte 15 milliards d’euros par an – presque le coût de la modernisation des transports en commun en Ile de France -, nous avons :
- Freiné notre dynamisme économique, notamment dans l’industrie qui a beaucoup reculé pendant qu’elle progressait en Allemagne,
- Freiné les salaires et contraint les salariés à une épuisante course à la productivité alors que le travail devrait être une source d’épanouissement,
- Contraint bien des entreprises à délocaliser et déshumanisé les services avec la multiplication des automates, des serveurs vocaux et des centres d’appel,
- Entretenu le chômage de masse et la pauvreté, et sapé le moral des Français,
- Gravement endetté notre pays puisque nous vivons à crédit depuis le milieu des années 1970.
Il suffirait de prendre dans la poche des riches disent certains, alors laissez-moi vous donner deux chiffres : en 2011, le déficit du budget sera d’environ 90 milliards d’euros alors que les dix premières fortunes de France font environ 70 milliards. Autrement dit, même en vidant les poches des plus riches, en raisonnant par l’absurde, on ne comblerait même pas une année de déficit budgétaire ! Chers amis, on peut aller vers plus de justice sociale, mais méfions-nous des idées simplistes !
Il y a mieux et plus efficace, c’est de renouer avec la croissance en restaurant la compétitivité de nos entreprises pour créer de l’emploi.
La France a encore un avenir !
A l’échelon yvelinois, le Conseil Général cultive la solidarité au quotidien, pour les personnes âgées, les handicapés et les jeunes. La solidarité, c’est 68% du budget. Nous aidons nos entreprises pour développer l’emploi, par exemple avec la création d’un centre national de recherche sur les véhicules du futur à Satory, nous investissons dans les collèges et l’Université de Saint Quentin en Yvelines qui vient d’entrer au classement de Shangaï, nous aidons les communes à améliorer la qualité des équipements collectifs, nous soutenons la vie associative sportive et culturelle. Avec les impôts les plus faibles de toute la Région. En 2012, nous allons lancer la troisième tranche du plan de déploiement du très haut débit internet. Les deux premières visaient les entreprises, celle-ci vise la desserte de tous les logements du département en fibre optique avec des débits supérieurs à 30 mbits.
Enfin, la nouvelle charte du Parc naturel régional est entrée en vigueur début novembre ; elle définit un cadre d’action pour les 12 années à venir. L’objectif est simple : agir localement pour le développement durable. Comment ? En conservant ou en restaurant la dynamique du vivant pour stopper l’érosion de la biodiversité, et en maîtrisant l’urbanisation pour inventer des modes de vie moins consommateurs d’espace, d’énergie et de transports. Le Parc équilibre l’Opération d’Intérêt National de Saclay afin de conserver l’attractivité de cette partie de l’Ile de France dont la qualité du cadre de vie est un atout majeur.
Mes chers amis, l’espérance est un emprunt fait au bonheur. Alors, ensemble, faisons confiance à notre pays et préparons l’avenir.
Je renouvelle à chacune et chacun d’entre vous mes vœux les meilleurs et les plus sincères pour vous, votre famille et tous ceux qui vous sont chers.
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