La petite ville de Montdidier, située dans la Somme, est en train de relever un
défi peu banal : atteindre l'autosuffisance énergétique.
En s'appuyant sur une régie communale d'électricité créée en 1946, la commune
s'est engagée depuis une dizaine d'années dans une politique de développement
des énergies renouvelables.
En électricité, elle est aujourd'hui propriétaire d'un parc éolien de 4x2 MW et
prépare l'installation supplémentaire d'une éolienne de 8MW, ainsi que de 4
installations photovoltaïques d'une puissance de 315 KW. Avec ses moyens de
production, elle a couvert ses besoins à hauteur de 48,19% en 2012 soit 16,86 GW
sur une consommation totale de 35 GW.
Il est à noter que l'éolien a représenté
97,8% de la production électrique. Le reste de l'électricité est acheté auprès
d'EDF au tarif de 45€ le MW.
D'après le maire, les investissements sont rentables. Les coûts de production
(amortissement des installations et coûts de fonctionnement) sont nettement
inférieurs au prix de vente aux particuliers qui est le tarif réglementé (soit 120€ le MW pour le tarif bleu des particuliers ou 70€ le MW pour le tarif jaune des entreprises),et les
"bénéfices" sont réinvestis dans des dispositifs de soutien aux économies
d'énergie et au développement des énergies renouvelables par les habitants de la
commune. Bref, un modèle qui semble vertueux et reproductibles... à condition
d'avoir une régie municipale et de pouvoir accueillir de l'éolien dans de bonnes
conditions.
La commune ne s'est pas arrêtée là. Elle a également construit une grande
chaufferie bois de 1600 KW couplée à un réseau de chaleur pour desservir les
principaux bâtiments publics. Le bois est d'origine locale (1850 tonnes de
plaquettes forestières). L'économie réalisée est de 18%.
Un projet de méthanisation est en cours d'études, pour valoriser les déchets,
avec la communauté de communes.
Une expérience unique en France qui crédibilise l'utilisation à grande échelle
de sources d'énergie renouvelables.
Mais dont il faut mesurer les limites :
1) Financières : le modèle fonctionne bien à l'échelle d'une Régie communale qui
vend l'électricité aux usagers au tarif réglementé, à un prix nettement
supérieur aux coûts de production ou au tarif d'achat à EDF.
2) Techniques : c'est le réseau national d'ERDF qui alimente la commune lorsque
la production d'énergie renouvelable est insuffisante.