Yves VANDEWALLE

Avec François Fillon

A propos du cumul des mandats

Le 10 février 2009, j'avais co-signé une proposition de loi visant à interdire le cumul d'un mandat de député avec un mandat exécutif dans une collectivité locale importante (présidence de conseil régional ou général, maire d'une ville de plus de 50 000 habitants, président d'une intercommunalité de plus de 100 000 habitants.).

Je n'ai pas changé d'avis. En revanche, j'estime que le cumul avec un mandat local est une bonne chose comme j'ai pu le vérifier sur nombre de projets de loi, par exemple la suppression de la taxe professionnelle ou le Grenelle de l'environnement.

PSA veut surmonter la crise

La crise en Europe touche particulièrement le secteur automobile, confronté à une forte baisse des ventes et à une forte concurrence étrangère. Par voie de conséquence, l'industrie automobile doit investir pour à la fois innover et restructurer son outil de production. Le problème est de financer ces investissements dans un contexte économique très défavorable.

Il est à noter que les Etats soutiennent souvent cette industrie, comme on l'a vu aux Etats-Unis où le gouvernement a sauvé General Motors de la faillite. En Allemagne, les aides publiques à l'industrie automobile sont de l'ordre de 15%, en France de 3%.

La crise affecte encore plus durement le groupe PSA qui produit surtout en France (le "made in France" se retourne contre elle !) et qui vend principalement en Europe.

Pour redresser la situation, PSA restructure son outil industriel avec la fermeture de l'usine d'Aulnay et concentre ses capacités de production du segment B sur le site de Poissy, pour optimiser le taux d'utilisation des installations. 

L'enjeu est évidemment majeur pour l'entreprise qui joue son avenir et pour le territoire de Seine-Aval dont l'usine PSA de Poissy est une composante importante du tissu économique.

Le "Harvard" du parfum

C'est ainsi qu'une étudiante américaine originaire du Nebraska a qualifié l'ISIPCA, l'Institut Supérieur International du Parfum, de la Cosmétique et de l'aromatique alimentaire qui dépend de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Versailles. 

Cet Institut forme 450 étudiants, dont 90% en alternance, originaires du monde entier. Implanté à Versailles, ses locaux de 3200 m2 et ses équipements viennent d'être modernisés grâce au "plan d'investissement d'avenir" de l'Etat (initié par le gouvernement Fillon).

Cet Institut qui a un partenariat avec l'UVSQ pourrait rejoindre prochainement le cercle de la "Conférence des Grandes Ecoles".  

 La qualité de la formation et l'alternance permettent aux étudiants d'entrer rapidement dans la vie professionnelle.

Les clés du succès pour le "cluster" de Paris-Saclay

L'association Paris Ile de France capitale économique a publié les résultats d'une étude comparative sur les principaux centres mondiaux de recherche et d'innovation.

Après avoir étudié 12 clusters dans le monde entier, la conclusion (qui ne surprendra personne) est qu'il faut "accélérer et intensifier le passage de l'idée au marché".

 Pour attirer les talents et les investissements, quatre facteurs-clés communs ont été identifiés :

 1) La présence d'au moins une université de premier plan disposant d'une taille critique suffisante (la Silicon Valley s'appuie sur les universités de Stanford et Berkeley, 2e et 4e au classement de Shanghaï 2012). Une condition remplie avec Paris XI, l'UVSQ et les grandes écoles.

 2) Une connexion directe et rapide entre le cluster et les centres névralgiques de la métropole, des transports fluides au sein du cluster. La ligne verte du Grand Paris est donc indispensable au succès du cluster. 

3) Une bonne qualité de vie et un niveau de services aux populations comparable à celui d'une grande ville (logements, équipements publics, commerces et loisirs),

 4) Une prise en compte des besoins des entreprises (structures ad hoc offrant des locaux connectés, services de qualité en droit, finance et communication).

En savoir plus

Pacte national pour la croissance ???

Le gouvernement a présenté aujourd'hui son "pacte pour la croissance, la compétitivité et l'emploi", à la suite du rapport Gallois. Cet ensemble de mesures va dans le bon sens, mais il n'est pas à la hauteur des défis que la France doit relever.

La mesure phare consiste à créer un crédit d'impôt pour alléger les charges sociales des entreprises, un crédit de 20 milliards d'euros dont la montée en puissance se fera sur 3 ans.

Cette mesure est clairement insuffisante pour produire les effets escomptés puisque Louis Gallois estimait le 7 juillet dernier qu'il fallait "transférer de 30 à 50 milliards d'euros pour avoir un effet significatif". En outre, la montée en puissance est trop lente face à l'urgence de la situation. Je rappelle que la TVA sociale, supprimée en juillet par François Hollande, visait à transférer rapidement 30 milliards d'euros.

Pour financer, en partie, cette mesure, le gouvernement en revient tout de même à... la TVA sociale !

Le 14 mars dernier, François Hollande estimait pourtant que la "TVA sociale est injuste, inefficace et inconséquente sur le plan économique". Son gouvernement décide aujourd'hui de faire volte-face et de relever le taux de la TVA pour... financer les allègements des cotisations sociales des entreprises. Comprenne qui pourra !

La France a besoin d'un président de la République qui fixe le cap dans la tempête, pas d'un politicien qui louvoie pour résoudre les contradictions internes de sa majorité.

Lire l'avis du FMI sur l'économie française

De l'ordre dans la finance internationale ?

Faute de régularisation suffisante, la financiarisation de l'économie mondiale peut causer des dommages significatifs à l'économie réelle.

Des communes australiennes en ont fait l'amère expérience en souscrivant des emprunts toxiques. Aussi la récente condamnation de Standard and Poors dans une affaire d'emprunts toxiques, par la justice australienne, constitue-t-elle une bonne nouvelle. La justice française sera-t-elle aussi efficace ?
Lire l'article du Monde

Rapport Gallois : dans la ligne du gouvernement... Fillon !

Rien d'innovant dans le rapport Gallois, mais un ensemble de mesures cohérentes (suffisantes ?) pour redonner du tonus aux entreprises françaises.

J'en retiens quatre éléments :

Comment les 35h ont "plombé" l'économie de notre pays

Les 35h restent une exception française et les effets pervers de cette mesure continuent de peser lourdement sur l'économie de notre pays, même si le temps de travail dans le secteur privé approche en réalité les 39h. Cette mesure malthusienne n'a pas créé les emplois escomptés sauf peut-être dans la fonction publique territoriale dont les effectifs se sont fortement accrus (mais il y a beaucoup d'autres facteurs). En revanche, elle continue de peser lourd dans le budget de l'Etat, plus de 12 milliards d'euros par an... pour moins travailler ! Plus que les augmentations d'impôts sur les particuliers prévues en 2013 !

La fin du bonus-malus énergétique ?

Bonne nouvelle : le Sénat a rejeté le projet de loi du gouvernement sur la tarification progressive de l'énergie, un système jugé injuste et trop complexe par une large majorité de sénateurs, de l'UMP aux communistes. Mauvaise nouvelle : il est à craindre que ce projet de loi soit malgré tout adopté en force par l'Assemblée nationale.